Créativité et adaptabilité

Il est facile, lorsque l’on est préparateur physique, de privilégier une méthodologie d’entraînement au détriment d’autres.  Cela peut s’expliquer notamment par notre propre bagage en tant que sportif ou par la culture sportive de notre pays.  Par exemple, lors d’une discussion avec mon collègue Aurélien Broussal-Derval la semaine dernière, ce dernier mentionnait que les pays anglo-saxons comme l’Angleterre sont très axés sur l’entrainement de l’haltérophilie alors que la France, au même titre, utilise plutôt son passé en athlétisme pour guider sa préparation physique.  Mon collègue Dave Leith, préparateur physique au Scottish Institute of Sport, me partageait la même réflexion lors de notre séjour à Houston plus tôt cet été, alors qu’il parlait de la place importante que prenait l’entrainement de la force maximale avec les squats et soulevés de terre notamment dans certains sports.

Pourtant, cette manière de faire peut représenter plusieurs limites à la préparation physique en vue de pratiquer un sport en particulier.  Il faut avant tout décortiquer les actions requises pour la pratique de son sport.  Par exemple, un sport collectif comme le basketball nécessite l’entraînement de la vitesse, mais sur des déplacements courts en réaction aux actions de l’adversaire.  Quelle forme prendra donc l’entraînement de la vitesse dans ce cas-ci?  Sous la forme de sprints tirés de l’athlétisme ou vais-je utiliser l’épaulé pour travailler la puissance musculaire? Cela dépend en fait du joueur, de son historique de blessure, de son historique d’entrainement et aussi du contexte dans lequel le joueur et le préparateur physique se trouve.  Est-ce que je perds du temps précieux à enseigner la technique de l’épaulé alors que je pourrais réaliser des squats sautés qui pourraient amener un résultat similaire?  Est-ce que le simple fait de perdre un peu de poids, travailler sur une meilleure qualité des appuis ou la capacité de mieux réagir aux stimulus en situation de jeu suffiraient à optimiser la performance?  

Avant tout, il faut savoir ce que l’on veut entraîner. Ensuite, on établit une liste des différentes options ou méthodologies possibles pour entrainer cet objectif selon le contexte.  De cette manière, il est beaucoup plus facile d’établir un plan d’entrainement basé sur des principes qui nous permet de développer les qualités requises même si on ne dispose pas de tous les équipements nécessaires.  Créativité et adaptabilité, pour reprendre les mots de Steve Hess, préparateur physique des Nuggets de Denver lors de sa présentation.  Surtout lorsque l’on travaille avec des athlètes où les compétitions sont rapprochées, avec très peu de temps pour favoriser le développement, comme cela est le cas notamment en basketball comparativement en football américain, un sport qui possède une longue entre-saison.  Il peut donc être désavantageux de se priver de certains exercices ou manières de faire lorsque l’on adhère fortement à une philosophie d’entrainement alors qu’au final, notre travail en tant que préparateur physique est d’obtenir des résultats.

Pourquoi fais-je cela

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