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Débuter la journée à l’offensive

Vous avez sûrement entendu à quelques reprises qu’une saison de compétition, dans certains sports, ressemble davantage à un marathon qu’à un sprint. Toutefois, dans certains contextes, la saison de compétition est tellement courte qu’il s’agit bel et bien d’un sprint. Il s’agit d’enchainer quelques insuccès pour que votre saison soit menacée. Si un athlète se blesse, le processus de retour au jeu est accéléré afin que celui-ci puisse contribuer le plus rapidement possible, souvent sans que toutes les étapes propices à un retour à la compétition efficace soient respectées à la lettre.

 

Pour l’entraineur, une saison de compétition condensée implique nécessairement une charge de travail importante avec peu de répit. Pour certains entraineurs, il est normal de passer d’innombrables heures au bureau ou sur le terrain afin de préparer les athlètes et les stratégies en prévision des matchs à venir. Souvent, il est coutume d’entendre que des entraineurs arrivent au bureau très tôt le matin pour ensuite quitter que très tard le soir. Cela peut donc mettre en péril le bien-être de l’entraineur, surtout si l’on ajoute à cela le stress associé à cette profession, le manque de sommeil, la nutrition qui peut être sous-optimale, le déséquilibre entre la vie sociale et le travail, etc.

Il serait donc approprié d’examiner certaines pratiques qui pourraient améliorer le travail de l’entraineur et aussi, son état général de bien-être au niveau personnel, professionnel et social. Dans son plus récent livre, Wade Gilbert (2017) propose aux entraineurs de débuter leur journée à l’offensive ou « Start your day on offense ». Plus précisément, cela implique de démarrer la journée en s’accordant du temps pour soi, que cela soit pour réaliser une courte séance d’entrainement, aller prendre une marche ou simplement profiter d’un bon déjeuner sans avoir le sentiment de se sentir pressé ou d’avoir à accorder son temps et son énergie aux autres.

 

Sur le plan professionnel, approcher le travail comme un entrainement par intervalles est proposé par Brad Stulberg et Steve Magness dans leur récent livre Peak Performance (Stulberg & Magness, 2017). Selon les auteurs, qui s’appuient sur des études réalisées dans le milieu du travail, un bloc de travail de 50-90 minutes peut être alterné avec une période de repos de 7-20 minutes afin de bouger et de se changer les idées avant de retourner au travail. De cette manière, vous serez plus attentif et mieux en mesure de soutenir l’effort physique, cognitif et émotionnel relié à la tâche en cours. Les deux auteurs suggèrent également d’éliminer le plus possible les distractions de son environnement de travail, comme les cellulaires ou les médias sociaux, afin d’augmenter sa productivité. Ainsi, le travail à accomplir est réalisé d’une manière plus productive en éliminant les distractions ou en s’assurant d’être frais et dispo sur le plan cognitif.

 

Finalement, sur le plan social, il est vrai que la famille proche d’un entraineur est la première à ressentir les pressions associées à ce travail. Dans son livre, l’entraineur en hockey sur glace Mike Babcock (Babcock & Larsen, 2012) mentionne que lors des Jeux olympiques de 2010 à Vancouver, alors entraineur-chef de la formation canadienne, sa famille avait fait le voyage à Vancouver pour l’occasion. Le fait que sa famille soit présente sur place a permis à toute la famille de passer du temps ensemble sur les lieux des Jeux et au cours des différentes festivités. Plus important encore, sa famille a agi comme support au cours d’une période où les attentes étaient très élevées envers la formation canadienne.

 

Pour conclure, voici quelques trucs qui pourraient aider les entraineurs à mieux maintenir un équilibre sain entre leur travail et leur vie personnelle. En termes d’entrainement, il est possible d’inclure quelques moments dans la semaine pour rester actif. Par exemple, une courte séance de musculation peut se résumer à environ 30 minutes et être réalisée à l’aide de super-séries, tri-séries ou en circuit. Si le but est de travailler davantage sur le plan cardiovasculaire, l’entrainement par intervalles se veut la meilleure option pour réaliser des efforts de haute intensité tout en optimisant le temps à sa disposition. Personnellement, j’aime bien réaliser une séance d’entrainement par intervalles sur rameur (2-3 séries de 5 répétitions de 30 secondes d’effort entrecoupées de 30 secondes de repos actif) et une séance de type continu (20-30 minutes à un rythme continu). Des activités d’endurance comme la course à pied ou le vélo par exemple permettent de libérer ses pensées et possiblement d’atteindre cet état de « flow » ou de bien-être tant recherché par les sportifs. Pour améliorer son sommeil, il est suggéré d’établir une routine avant d’aller au lit. Par exemple, il est conseillé d’éviter les écrans (ordinateur, téléphone cellulaire) environ 30-60 minutes avant d’aller se coucher. Il s’agit là d’une occasion pour lire un livre, écouter de la musique relaxante, méditer ou s’étirer.

Votre santé et votre capacité à maintenir un bon équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle vous permettront d’être au meilleur de vous-même et tous les gens qui vous côtoient en profiteront.

 

Références:

Babcock, M., & Larsen, R. (2012). Leave no doubt : A credo for chasing your dreams. McGill-Queen’s University Press.

Gilbert, W. (2017). Coaching Better Every Season : A Year-Round System for Athlete Development and Program Success. Windsor, Ontario: Human Kinetics.

Stulberg, B., & Magness, S. (2017). Peak Performance. New York: Rodale Inc.

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