J’ai littéralement dévoré le livre Switch: How to change things when change is hard des frères Chip et Dan Heath en moins d’une semaine. Je m’étais fixé comme objectif de lire au moins 30 pages, l’équivalent d’environ un chapitre, par jour. J’ai parfois doublé ce nombre à plus d’une occasion. Le livre est un must-read! Toutefois, une phrase toute particulière a attiré mon attention dans le 7e chapitre:
[…] Leaving aside the sleaze factor, the science of the billboard study says something pretty remarkable. It shows us that people are receptive to developing new identities, that identities «grow» from small beginnings. Once you start seeing yourself as a «concerned citizen,» you’ll want to keep acting like one. That’s tremendously good news for someone leading a change effort. […]À cet égard, je me suis questionné sur les façons dont nous pourrions lancer collectivement en effort de changement dans notre perception de la santé et de la performance sportive. Car il faut bien se l’avouer, l’augmentation spectaculaire des maladies liées à l’inactivité physique et à la mauvaise alimentation est alarmante. L’obésité est de plus en plus présente dans notre société et cela, à un très jeune âge maintenant. Aussi, il est malheureux de constater que nos performances sportives à l’échelle mondiale laissent souvent à désirer. Nous possédons des structures sportives et des intervenants qui aident les athlètes à se développer et à atteindre leur plein potentiel, mais quand l’on compare ces ressources à celles d’autres pays, on se rend vite compte qu’il nous reste beaucoup de chemin à parcourir.
En lien avec ce qui a été mentionné par les frères Heath dans leur livre, un moyen de remédier à cette situation pourrait être la promotion d’une nouvelle identité de la culture sportive, où le changement touche à la fois le côté rationnel (voici pourquoi nous devons changer nos comportements et voici le chemin pour y arriver) et le côté émotionnel (aller toucher la petite corde sensible des gens, les amener à les responsabiliser dans leurs efforts de changement).
Pour toucher le côté rationnel, il faut que tous les intervenants de la santé soient plus présents auprès de la population. Il faut sensibiliser les gens aux effets néfastes de l’inactivité physique et de la malnutrition. Il faut leur démontrer qu’il ne s’agit pas d’avoir le corps d’un bodybuilder pour être en santé ou que le fait de soulever des poids vous rendra moins attirant aux yeux du sexe opposé. Que 45 minutes d’exercices par jour, combinés avec une alimentation sans faille (ou presque!) peuvent mener à des résultats plus que satisfaisants pour la majorité d’entre nous.
Pour toucher le côté émotionnel, il suffit que les gens se rendent compte qu’ils ont plus d’énergie et se sentent mieux avec une bonne alimentation. De voir ces transformations sur leur corps, de pouvoir vaguer à leurs occupations avec plus de facilité, etc. Aussi, c’est de créer une identité. De retirer une grande fierté en tant que communauté des progrès que nous avons accomplis et du potentiel encore non atteint que nous possédons. C’est aussi de supporter ces athlètes qui nous représentent sur la scène internationale, car ceux-ci nous représentent comme société.
Comment faire pour y arriver? En premier lieu, il faut changer notre environnement. Investir dans les infrastructures sportives et dans la formation d’entraîneurs et de gestionnaires capables de soutenir et diriger ce changement. Inciter les gens à utiliser le vélo, marcher, pratiquer diverses activités sportives. Il faut que la pratique de l’activité sportive, autant récréative qu’à la performance deviennent une habitude de la vie de tous les jours. Que l’on puisse l’intégrer à notre horaire de travail, à nos heures de cours, à notre vie familiale, etc. Finalement, pour que le tout puisse se réaliser, il faut rallier la population à cette cause.
Ce billet peut sembler utopique. Notre mode de vie contemporain, la situation économique et de nombreux autres facteurs constituent des obstacles à cette vision. Néanmoins, j’ose espérer que la situation pourra s’améliorer dans les années à venir. Il s’agit de débuter avec des changements de petites envergures et créer un effet boule de neige. La santé et le bien-être de bien des gens pourrait en être grandement amélioré, sans compter sur la fierté qu’être une population en santé et performante peut représenter.
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