En entraînement, ce n’est ni blanc, ni noir…

En fait, la majorité des réponses concernant l’entraînement se situe dans les différentes teintes de gris.  Comme je l’expliquais hier à des étudiants d’une classe de «fitness» en secondaire 5, posez une question générale en entraînement et vous obtiendrez la réponse suivante :«Ça dépend!».  Il est important de poser sa question en la situant dans un contexte pour que le professionnel puisse bien répondre à votre question.

Pour quoi cette mise en contexte?  Cela remonte à il y a quelques semaines lorsqu’un ancien coéquipier avec qui je jouais au football, maintenant adepte de Crossfit, a partagé une anecdote à propos d’un partenaire d’entraînement qui faisait des squats profonds, aussi appelés «ass-to-grass», dans un gym commercial et qu’un entraîneur inexpérimenté est venu lui dire que cela était mauvais pour ses genoux.  La discussion qui a suivi était principalement orientée vers la nécessité de réaliser des squats complets et que toute autre variation n’avait pas sa place.

Je n’ai pas pu m’empêcher de lui envoyer un message privé comme quoi il fallait mettre tout cela en contexte.  Mon collègue Aurélien Broussal a fait un travail colossal d’analyser la question des squats complets versus les squats à amplitudes réduites sur le site SuperPhysique et je suis d’accord avec le fait que les squats réalisés avec une plus grande amplitude permettent de retirer de nombreux bénéfices.  Néanmoins, il faut se poser les questions suivantes:

  • L’individu possède-t-il les compétences nécessaires en termes de flexibilité et de mobilité pour réaliser un squat complet?
  • L’individu possède-t-il un contrôle neuromusculaire adéquat pour réaliser ce mouvement?  Peut-il éviter un valgus aux genoux? Est-il capable de maintenir un alignement lombaire adéquat sur toute l’amplitude du mouvement?
  • L’individu possède-t-il des limitations physiques qui l’empêcheraient de réaliser le mouvement de squat sur toute l’amplitude de mouvement?
  • Est-il nécessaire de réaliser le mouvement sur toute son amplitude selon les objectifs à atteindre? (Principe de spécificité)
  • À quel moment dans la planification annuelle sommes-nous?  Sommes-nous en préparation générale ou en préparation spécifique où les actions réalisées en salle doivent refléter davantage les actions sportives?

Dans ma pratique actuelle, j’observe couramment des jeunes adolescents qui éprouvent des difficultés à réaliser un squat profond (cuisses parallèles au sol) ou un demi-squat (angle de 90° au genou) sans que les talons quittent le sol ou que les genoux rentrent vers l’intérieur.  Il est donc impensable pour moi de leur demander d’effectuer un squat complet sans que la base soit solide.  Une fois que ceux-ci auront acquis les compétences nécessaires, alors ils seront en mesure de progresser dans l’exécution de l’exercice.  Ce principe de progression est valide pour toute forme d’entraînement, que cela soit de l’entraînement en pliométrie, en haltérophilie ou à la course à pied.  La sélection des exercices doit donc dépendre des compétences du moment de l’individu, des objectifs recherchés et de la spécificité du contexte dans lequel cet exercice s’insère.  Une approche individualisée est alors fortement suggérée.

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