En quoi devrait consister l’entraînement des jeunes athlètes?

Certains préparateurs physiques doivent parfois travailler avec des moyens plutôt limités en termes d’équipements et d’espace.  En plus de cet obstacle particulièrement imposant, ces derniers peuvent devoir composer avec des athlètes débutants dont on doit aller chercher l’attention afin de les garder motivés et bien faire passer notre message.

Dans le cas d’une telle clientèle, il faut avant tout que la séance soit amusante tout en étant éducative.  Il sera utile d’intégrer des activités ou jeux qui stimuleront les capacités motrices de ces jeunes en plus de facteurs comme la coopération ou la saine compétition.  Des activités comme la tag, ramper, sauter, rouler, grimper, marcher sur des équipements de gymnastique peuvent être amusantes tout en permettant aux jeunes d’explorer un vaste répertoire d’activités motrices.

Source: http://action-fitness.com/wordpress/training-kids/

Source: http://action-fitness.com/wordpress/training-kids/

Par la suite, mon objectif en tant que préparateur physique serait de mettre l’accent sur la maîtrise des mouvements fondamentaux comme le squat, le lunge, les mouvements de poussée et de tirade verticales ou horizontales et la stabilité de la sangle abdominale.  Je solliciterais également la coordination, la mobilité, l’équilibre et la capacité à décélérer.  Tout cela peut, avant tout, être sollicité avec le poids du corps.  Tout athlète doit avant tout savoir composer avec le poids de son corps, que cela soit la projection de celui-ci dans les sauts, le transport dans les activités de course ou la réception/décélération lors de sauts, changements de direction ou arrêt d’une activité distincte.  Des exercices réalisés avec le poids du corps comme le squat, les push-up, les chin-ups, les fentes devraient faire partie d’un entraînement musculaire pour les jeunes.  Il s’agit ensuite de manipuler les diverses variables de l’entraînement (volume, densité, complexité, repos, tempo) afin de solliciter différentes adaptations.  La réalisation de ces exercices avec le poids du corps permet également d’identifier certaines limitations ou difficultés techniques et de les corriger au préalable avant d’ajouter une charge externe.  Une fois que le jeune athlète maîtrise le poids de son corps peut-on ensuite ajouter une charge externe, ce qui équivaut à augmenter l’intensité de l’entraînement.

En ce qui a trait aux mouvements sportifs, il est important d’établir la base avec ces jeunes athlètes.  Par la base, j’entends une bon positionnement de l’ensemble des articulations lors d’actions de décélérations et de changements de direction.  N’allez pas croire que ces éducatifs, qui peuvent paraître anodins, soient faciles à réaliser.  Le niveau de concentration requis peut être important au départ.  Il s’agit de diviser un mouvement complexe en diverses composantes, pratiquer ces composantes séparément pour ensuite créer un tout uniforme et sans faute.  Le niveau de concentration que cela demande peut être très grand, surtout pour les jeunes athlètes à qui cela demandera plus d’efforts sur le plan cognitif.  Par exemple, il peut être relativement complexe pour un jeune de sauter avec une bonne technique.  L’action de transférer la force dans le sol suite à un mouvement de demi-squat et de coordonner le tout avec l’action des bras pour ensuite bien réceptionner le saut sans que les genoux rentrent vers l’intérieur («Valgus collapse») peut être plus difficile à réaliser pour certains.  Une fois cela maîtrisé, il est possible d’intégrer les éducatifs d’accélération, de technique de course, de saut, etc.

Pour les préparateurs physiques qui travaillent avec des moyens limités, la première source de résistance est le poids du corps.  Ensuite, divers mouvements plus athlétiques peuvent être réalisés avec des ballons médicinaux (lancers, mouvements de base avec le ballon comme résistance), des poids libres, des élastiques, des sacs de sable, etc.  Aussi, en ce qui a trait à la pliométrie et au travail des appuis, de simples haies, bancs suédois, steps d’aérobie peut servir.  Pour le développement des filières énergétiques, il est également possible d’utiliser le terrain/équipement disponible à plusieurs fins.  Une pente avec une légère inclinaison peut servir à réaliser des sprints avec résistance, des escaliers forcent le jeune athlète à lever la jambe libre de manière plus agressive tout en mettant moins de stress sur les ischios-jambiers.  L’entraînement en circuit peut également être intéressant pour stimuler un travail musculaire ainsi que métabolique de manière simultanée.

En conclusion, l’entraînement des jeunes servira plusieurs objectifs, soit l’enseignement des mouvements de base, la correction des limitations ou erreurs techniques et l’introduction à un mode de vie physiquement actif.  Le rôle du préparateur physique avec ces jeunes n’est pas d’optimiser les performances physiques de ces derniers, mais plutôt de les initier à un entraînement logique et sécuritaire basé sur leurs capacités actuelles qui leur permettra de se développer de manière harmonieuse lorsque l’entraînement prendra une forme plus sérieuse.  En attendant, il est important de favoriser l’éducation et le plaisir dans le but de les amener à être de jeunes personnes physiquement actives et en santé.

Source: http://blog.cleveland.com/metro/2009/03/kids_at_heart_healthy_family_t.html

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