Imposant et fort à … 11 ans!

J’ai attrapé cette scène ce midi au Centre d’Excellence Sports Rousseau lors de mon repos entre deux séries de courses à intervalles très courts (10/10) pendant un match de hockey avec des jeunes de 10-11 ans environ.  Alors que je marchais pour aller prendre un peu d’eau, le plus grand et le plus costaud du groupe a pris possession de la rondelle dans son territoire et est parti en échappé pour ensuite déjouer le gardien d’un tir à ras la glace.

Je me suis tout de suite dit que ce jeune, même s’il doit posséder un certain talent au hockey, a bénéficié de sa stature plus imposante pour dominer les autres joueurs sur la patinoire, beaucoup plus petits que lui.  Pour résumer la situation, il est fort à parier qu’il a bénéficié d’une poussée de croissance hâtive comparativement à ses coéquipiers.  Entre 10 et 16 ans, il est fréquent d’observer de grandes différences en termes de grandeur et de poids dans un groupe de jeunes athlètes.

Toutefois, il ne faut pas croire qu’il s’agit là d’un fait qui fera de ce jeune un super athlète.  Bien au contraire, ces derniers risquent de stagner plus rapidement et sont peut-être plus susceptibles de quitter le sport pratiqué si leurs insuccès se succèdent et viennent les affecter sur le plan psychologique.  Pourtant, ils étaient les meilleurs dans les petites catégories…

D’un autre côté, vous avez le jeune qui aura une poussée de croissance tardive.  Pendant une bonne partie de son adolescence, il devra être persévérant et démontrer plus de caractère que ses coéquipiers afin d’être reconnu dans l’équipe.  Or, lorsque leur poussée de croissance sera terminée, il est fort à parier que ce seront eux qui auront le plus de chance de devenir des athlètes de haut niveau (Balyl, Cardinal, Higgs, Norris et Way, 2005).

En conclusion, le message qu’il faut tirer de ce billet est que le fait d’être plus grand, plus imposant et plus fort que les autres à un jeune âge ne vous assure pas d’un succès immédiat dans votre sport.  Il faut que le jeune continue de parfaire ses habiletés techniques dans son sport et poursuive son développement autant physique que psychologique.  En bout de ligne, autant les jeunes ayant eu une maturité hâtive que tardive peut jouer à un haut niveau.  Mais je crois qu’à un certain point, les attentes trop élevées et les frustrations de ce jeune qui a eu une maturation hâtive pourront avoir raison de son rêve.  Et j’espère me tromper plus souvent d’autrement en disant cela.

NB: Je vous suggère fortement de lire l’article Youth Strength and Conditioning Programs: “He’s a Big, Strong Kid.” d’Eric Cressey.  Ce dernier parle justement des désavantages d’être un jeune athlète imposant dans la pratique d’un sport et/ou de l’entraînement.