L’acquisition de connaissances en kinésiologie

Moins de cinq semaines avant la fin de mon baccalauréat en kinésiologie avec un profil en encadrement sportif. Autant je suis content d’avoir terminé mon parcours universitaire après 3 ans et demi, autant je suis déçu que ce dernier ne m’ait pas apporté davantage sur le plan des connaissances. Je m’explique.
Le domaine de l’entraînement est devenu une passion pour moi au cours de mes années collégiales. À ce moment, j’en étais à mon premier contact avec le domaine de l’entraînement à la performance et j’ai eu la piqûre. À l’université, j’avais le choix entre aller en éducation physique à l’université la plus réputée du Québec ou d’aller étudier en kinésiologie, dans ce qui semblait être le meilleur programme en kinésiologie au Québec. J’ai opté pour la dernière option, la possibilité d’avoir des stages rémunérés influençant grandement ma décision. Or, l’enthousiasme que j’éprouvais lors de mon arrivée au baccalauréat s’est tranquillement transformé en une indifférence généralisée pour un contenu qui n’est plus d’actualité et/ou qui ne fait aucun sens. De plus, le contenu de certains cours est si faible que le professeur nous montre des acétates d’articles datant des années 1980 ou va sur internet pour nous montrer des sites reliés à la matière qu’il présente. D’autres cours que l’on juge plus importants, tels qu’anatomie, physiologie, traumatologie et biomécanique, sont placés au début de la formation et aucune références n’y sont faites quant à leur contenu par la suite. Il y a eu néanmoins des cours intéressant dans le baccalauréat, mais la majeure partie des connaissances que j’ai acquises au cours des deux dernières années provient de diverses lectures, de participations à différents séminaires et d’expériences sur le terrain. La maxime comme quoi l’université ne fournit que 20% maximum de notre formation en kinésiologie fait vraiment beaucoup de sens.

Quoi faire si notre formation laisse à désirer?

Je suis d’avis qu’il y a trois types d’étudiants en kinésiologie. Il y a ceux qui ne font qu’acte de présence dans les cours et qui ne démontrent aucun intérêt à approfondir leurs connaissances. Le deuxième groupe est composé des étudiants et étudiantes qui acceptent tout ce qui est enseigné par les professeurs et chargés de cours. Bien que jouissant d’une forte volonté d’apprendre, ils ne savent peut-être pas qu’il y a d’autres sources de connaissances que l’université. Cela résulte en des intervenants qui se fient énormément sur ce qu’ils ont appris à l’université, mais qui, malheureusement, ne sont pas à l’affût des dernières découvertes et conclusions en lien avec leur domaine de pratique. Le troisième groupe d’étudiants en kinésiologie est composé des étudiants voulant pousser les connaissances au-delà des bancs d’école. Ce sont ceux qui lisent divers ouvrages en plus du contenu à lire pour les différents cours, ceux qui participent à divers séminaires/formations et qui mettent en pratique leurs connaissances nouvellement acquises sur le terrain.
Si, comme moi, vous souhaitez approfondir votre bagage de connaissances dans les domaines de l’entraînement, de la nutrition et de la réhabilitation, vous devrez alors rechercher les occasions d’apprendre. Voici une liste exhaustive de ce que vous pouvez faire pour être plus connaissant.
LIRE! Le plus simple est de cibler divers site web et lire les articles qui y sont publiés. Des sites comme T-Nation, EliteFTS, WannabeBig, StrengthCoach et j’en passe sont de bons points de départ. D’excellents blogues se trouvent aussi sur le web. Par la suite, remplissez votre bibliothèque de livres sur plusieurs domaines différents.
REGARDER DES DVD. Comme pour les articles et les livres, les DVD sont un excellent moyen d’apprendre. Souvent accompagné de notes, les DVD permettent de mettre une image (plusieurs même!) sur que vous êtes en train d’apprendre.
ASSISTER À DES SÉMINAIRES. Voilà une activité de formation qui vous sera grandement bénéfique. Les sujets lors des séminaires sont variés et il vous est possible d’interagir avec de nombreux intervenants du milieu. La compagnie Perform Better offre une bonne variété de séminaires un peu partout aux États-Unis.
AVOIR UNE CERTIFICATION. Obtenir une certification par un organisme renommé est un bon moyen d’obtenir plusieurs avantages quant à votre formation continue. L’organisme peut également publier divers journaux et/ou organiser différentes formations/séminaires.
ÉCHANGER AVEC DES INTERVENANTS DU MILIEU. N’ayez pas peur d’interagir avec des intervenants à qui vous vous identifiez et que vous avez en haute estime. Personnellement, je suis choyé d’avoir pu aller observer et apprendre de gens comme Mike Boyle (ici), Eric Cressey (ici), Tony Gentilcore (ici), Dr. Stuart McGill (ici) et Raymond Veillette, entre autres. Dernièrement, j’apprécie grandement les échanges que j’ai avec Xavier Barbier, un préparateur physique en France (ici) et Mark Young, un consultant en entraînement et en nutrition d’Hamilton, en Ontario (ici).
LIRE encore.
METTRE EN PRATIQUE CE QUE VOUS AVEZ APPRIS. Ce point est possiblement le plus important de tous, car vous pouvez avoir toutes les connaissances du monde, vous devrez, un jour ou l’autre, interagir avec des gens et mettre en application les connaissances que vous avez acquises. Je prends comme exemple Bret Contreras. Ce dernier est possiblement l’un des personnes les plus actives sur le web grâce à son blogue (ici), dont le contenu reflète le haut niveau de connaissances de ce dernier. Il adore lire et souhaite en apprendre toujours plus en lien avec l’entraînement, mais il mentionne que d’entraîner des gens lui permet de mettre en application ce qu’il apprend ainsi que de socialiser puisque que sinon, il serait un ermite qui ne sortirait jamais de chez lui et n’aurait aucun contact humain tant la lecture le passionne. Pour ma part, la possibilité de transférer ce que j’ai appris grâce à mes activités de formation autres que le contenu de mes cours m’a permis, notamment, d’améliorer mon intervention ainsi que mon modèle d’entraînement avec les Triades de Lanaudière (ici).
En conclusion, il ne faut pas se décourager lorsque l’on se rend compte du peu de contenu de notre formation universitaire. À l’occasion, cela me choque quand je me compare à des jeunes intervenants comme Eric Cressey ou Joe Bonyai qui, à leur âge, possèdent un bagage de connaissances et d’expériences incroyables dans le domaine de la préparation physique. Toutefois, je peux supposer que ces derniers ont travaillé énormément fort et qu’il m’est possible d’atteindre ce même niveau de compétence. Par exemple, Mike Boyle mentionnait lors d’un interview que, à l’âge de 51 ans et après plus de 25 ans dans le domaine de la préparation physique, cela ne fait qu’une dizaine d’années seulement qu’il est aussi populaire que présentement.  Il suffit de persévérer dans sa quête de connaissances et un jour, tout tombe en place et l’on récolte ce que l’on a semé.


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