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La commotion cérébrale: nouvel ennemi des sportifs?

 

 

Par Xavier Roy, B.Sc., CSCS
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Lors de ma dernière session universitaire à l’Université de Sherbrooke, je voyageais régulièrement la distance séparant Montréal et Sherbrooke et au moins une fois par semaine, j’avais la chance d’écouter l’émission Sport du lit à CKAC Sports. Gabriel Grégoire, l’un des animateurs de l’émission, est un ancien joueur de football professionnel avec les Alouettes de Montréal et fait campagne depuis plus d’un an pour sensibiliser les gens aux dangers que représentent les coups à la tête et les commotions cérébrales. On note de plus en plus de coups à la tête qui résultent en des commotions cérébrales. On a qu’à penser au coup d’épaule de Matt Cooke à l’endroit de Marc Savard l’an dernier ou au coup qu’a reçu Sidney Crosby lors de la dernière Classique Hivernale. Marc Savard n’est plus l’ombre du joueur qu’il était et Crosby est à l’écart du jeu pour une période indéterminée. Or, le phénomène est beaucoup plus présent que nous le pensons, puisqu’il touche même les jeunes athlètes, autant compétitifs que récréatifs. Le sujet est si présent dans l’actualité qu’à l’automne dernier, à Montréal, s’est tenu un symposium sur les commotions cérébrales; événement auquel j’aurais aimé assister. De nos jours, le journal La Presse y consacre un dossier en trois parties. Afin de sensibiliser les sportifs aux dangers que représente ce nouvel adversaire à court et long terme, je vous propose un article à caractère informatif sur ce trauma qui peut s’avérer sournois et porteur de graves conséquences.
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Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale?
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La commotion cérébrale, ou trauma cranio-cérébral, est une atteinte cérébrale aigue résultant d’un transfert d’énergie d’une source externe vers le crâne d’un individu et les structures sous-jacentes (Labrecque, 2008). En d’autres mots, il s’agit d’un impact à la tête (coup d’épaule, coup de bâton, collision, chute, etc.) dont la force de cet impact est transférée et absorbée par le crâne. Il en résulte ainsi un changement des fonctions normales du cerveau suite au déplacement du cerveau à l’intérieur de la boîte crânienne.
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Qu’est-ce qui se passe réellement?
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Selon la Dre. Suzanne Leclerc de l’Université McGill (Masson, 2000), lorsqu’un athlète reçoit un coup à la mâchoire ou à la tête, il y a un risque potentiel de commotion cérébrale. Le cerveau vient alors heurter la paroi crânienne et l’impact crée un dysfonctionnement des cellules nerveuses, plus souvent au niveau des fonctions chimiques (Thinkfirst Canada, inconnue). Au cours des moments et des jours qui suivent, la fonction nerveuse du cerveau est affectée négativement et celle-ci reste vulnérable aux autres impacts qui peuvent survenir. D’autres traumatismes auront des effets cumulatifs et on ne sait pas encore quels seront ces effets à long terme.
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Quels sont les symptômes?
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Bien que l’on voit souvent des joueurs perdre conscience suite à des traumas sévères, il y a plusieurs autres symptômes qui peuvent signaler la présence d’une commotion cérébrale. Souvent, un athlète peut subir une commotion cérébrale sans s’en rendre compte. Parmi les symptômes répertoriés, on note des maux de tête, de la confusion, une perte de mémoire, des vertiges, de la nausée, des vomissements, de la fatigue et une sensibilité à la lumière, entre autres (Thinkfirst Canada, inconnue). De plus, d’autres changements dans le comportement de l’athlète peuvent laisser planer le doute que ce dernier ait subi une commotion. On soupçonne une commotion cérébrale lorsque l’athlète perd sa capacité à jouer, souffre de perte d’équilibre et/ou troubles du sommeil, est incapable d’accomplir ses tâches quotidiennes et/ou éprouve de la difficulté à se concentrer.
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Dès que le joueur présente un ou plusieurs de ces symptômes, il est recommandé de retirer l’athlète du jeu et de procéder à une évaluation de son état. Pour évaluer l’amnésie post-traumatique, le thérapeute présent demande à l’athlète de se remémorer les événements, de se rappeler de la première chose après l’impact et de la dernière chose avant l’impact. Ensuite, on lui pose des questions afin de vérifier sa mémoire. On lui demande contre qu’elle équipe il joue, quelle équipe a compté le dernier point, la dernière équipe contre qui l’équipe a joué, etc. Par après, on lui demande quel jour sommes-nous, quel mois de l’année, la date, l’heure, le moment dans le match, où se déroule la partie, etc. (Labrecque, 2008). Les réponses obtenues nous aideront à établir un diagnostic sur le moment, mais il est important de prendre note de l’évolution des symptômes dans les moments et les heures qui suivent l’incident. De plus, il est important de consulter un professionnel de la santé pour établir la stratégie à suivre si présence d’une commotion cérébrale.
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Lorsqu’une commotion cérébrale est diagnostiquée, que faire?
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Le retour au jeu suite à une commotion cérébrale est progressif, c’est-à-dire que tous les symptômes doivent être disparus et les fonctions neurologiques rétablies avant d’envisager un retour à la compétition. Habituellement, les symptômes disparaissent après 7-10 jours ou peuvent persister plus longtemps selon la gravité du trauma. La première chose à faire est d’arrêter toute activité et de prendre un repos complet. Lorsque les symptômes ont disparus pour une période de plus de 24 heures, on peut débuter la pratique légère d’exercice aérobie comme la marche ou le vélo stationnaire. Si les symptômes reviennent, on retourne à la case départ. Si la seconde étape se passe bien, on peut progresser à des activités sportives spécifiques propres au sport pratiqué comme la course à pied ou le patin. À la quatrième étape, on reprend la pratique d’exercices d’habileté sans contact et on peut réintégrer la pratique de la musculation. La cinquième étape consiste à pratiquer le sport sans contact. Par exemple, un joueur de football pourrait exécuter une pratique complète avec ses coéquipiers sans toutefois avoir l’autorisation de subir des contacts. La dernière étape consiste en un retour complet à la pratique de l’activité (Labrecque, 2008; Provencher, inconnue).
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Conclusion
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Bien que certains symptômes puissent sembler banals, les effets d’une commotion cérébrale peuvent être minimes à court terme. Toutefois, si l’on n’est pas attentif aux symptômes et que l’on accumule le nombre de commotions dans notre carrière sportive, autant compétitive que récréative, qui sait les conséquences à long terme que cela peut cacher. Aux États-Unis, un groupe de recherche fondé par Chris Nowinski, ancien lutteur de la WWE, se penche sur les effets des commotions cérébrales à long terme en examinant les cerveaux de joueurs de football et de lutteurs décédés, entre autres. L’équipe du BU Center for the Study of Traumatic Encephalopathy (CSTE) a notamment répertorié des protéines présentes dans les cerveaux de ces anciennes gloires qui indiquent une dégénérescence hâtive du cerveau et de ses fonctions neurologiques. Par exemple, les analyses du cerveau du lutteur Chris Benoit, qui s’est suicidé après avoir assassiné sa femme et son jeune fils, ont révélé que ce dernier, alors âgé dans la mi-trentaine, possédait un cerveau dont la fonction cérébrale était équivalente à celle d’une personne âgée de plus de 80 ans. Cela serait dû au nombre important de commotions cérébrales qu’il a subit dans sa carrière. Ce n’est donc pas un cas de «roid rage» qui aurait amené Chris Benoit à commettre ses actes, mais bien à de la démence suite aux effets de multiples commotions cérébrales (Reportage sur le BU Center for the Study of Traumatic Encephalopathy). Bref, cet article vous permet de constater les effets potentiellement dangereux que les coups à la tête peuvent avoir sur la santé physique et mentale des athlètes. Que vous soyez vous-même un athlète, un parent ou un entraîneur, soyez vigilant en ce qui a trait aux commotions cérébrales. Mieux vaut prendre le temps nécessaire que d’hypothéquer sa carrière et sa vie pour quelques présences de plus pendant un match.
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Sources :
Labrecque, S. (2008). Notes de cours – Traumatologie sportive. Université de Sherbrooke. Sherbrooke. 217 pages.
Masson, M. (2000). Les commotions cérébrales. Reportage pour l’émission Découverte de Radio-Canada. http://www.radio-canada.ca/actualite/decouverte/reportages/2000/commotions.html
Provencher, C. (inconnue). La commotion cérébrale. Retrouvé le 19 janvier 2011 à partir du site web de la Fédération Québécoise de Boxe Olympique : www.fqbo.qc.ca/pdf/commotion_cerebral.pdf
Sports Legacy Institute. (2010). http://www.sportslegacy.org/, Boston, MA.
Thinkfirst Canada. (inconnue). Q et R de commotions pour le public. Retrouvé le 19 janvier 2011 à partir du site web : http://www.thinkfirst.ca/downloads/concussion/Q%20et%20R%20de%20commotions%20pour%20le%20public.pdf

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