La musculation et la pratique sportive

Cette semaine, j’ai lu une entrevue donnée par le préparateur physique Nicolas Roy sur le site de François Pellerin (ici), également préparateur physique dans la région de Drummondville et j’ai bien aimé le fait que Nicolas souligne avec justesse la différence qu’il existe entre l’utilisation de la musculation comme moyen et la musculation comme finalité.  La différence peut paraître subtile, mais fait toute une différence lorsque l’on supervise l’entraînement d’une équipe sportive.
Le moyen, la musculation dans le cas qui  nous intéresse, sert à aboutir à une fin.  Dans le cas d’un athlète, cela se traduit par une réduction du risque de blessures et d’une amélioration de la performance dans le sport pratiqué.  La finalité, quant à elle, est un but.  Tel que mentionné par Nicolas, seuls les sports de l’haltérophilie, de la dynamophilie (powerlifting) et le Crossfit utilisent la musculation comme finalité.  La prescription d’entraînement qui s’applique pour ces sports ne devrait donc pas être similaire à celle d’autres sports.  Et pourtant!  Plusieurs appliquent des programmes de dynamophiles et d’haltérophiles dans des objectifs précis.  Certains principes tirés de ces sports ont leur place dans l’entraînement de sports de force-vitesse.  Je pense notamment aux concepts d’effort maximal et d’effort dynamique issus du Westside Barbell Club de Louie Simmons et qui ont été adaptés avec succès par des préparateurs physiques, tels que Joe Defranco et Buddy Morris, pour n’en nommer que quelque-uns.  Mais ces derniers n’appliquent pas les programmes à la lettre.  Ils les modifient pour que les grandes lignes s’appliquent au sport des athlètes qu’ils supervisent.
Lorsque l’on travaille avec des athlètes pratiquant des sports d’équipe, l’entraînement en musculation n’est qu’un moyen et non une finalité.  L’entraînement en salle de musculation s’inscrit dans une démarche complexe qui compte plusieurs autres composantes: développement des filières énergétiques, développement de l’agilité, de la puissance, de la vitesse et, plus important encore, l’acquisition/développement/perfectionnement des habiletés techniques et tactiques requises par le sport.  L’entraînement athlétique doit donc prendre en compte toutes ces composantes et les intégrer dans un plan complet d’entraînement qui saura les agencer harmonieusement selon les priorités établies.  De là le besoin de prendre le temps de s’asseoir avec l’athlète et/ou l’entraîneur et établir les objectifs à atteindre, points forts/faibles à travailler au cours de la prochaine année.
Comment dois-je faire pour optimiser mon entraînement?  Il s’agit de mettre les priorités aux bons endroits et de savoir ajuster sa planification d’entraînement.  Par exemple, beaucoup de sports d’équipe demandent de la force et de la puissance musculaire, en plus de cibler la filière énergétique de la puissance anaérobie alactique.  On entraîne la force avec des mouvements complexes sollicitant plusieurs articulations en réalisant des séries de 1-5 répétitions.  Bompa (2009) soutient que 4-8 séries sont nécessaires aux athlètes intermédiaires-avancés pour stimuler des gains en force.  On peut donc cibler l’exécution de 4 séries au lieu de 8, réduisant ainsi le temps total dédié à l’entraînement et prendre ces 5-20 minutes pour pratiquer des sprints courts avant la partie musculation.  Cela n’est qu’un des nombreux exemples comment nous pouvons manipuler les variables de l’entraînement, la sélection des méthodes d’entraînement et des exercices à notre avantage.  Toutefois, l’ampleur de ce sur quoi le préparateur physique peut jouer pour optimiser l’entraînement est plus grande que le but de ce billet.
Entre temps, soyez attentifs aux nouveaux projets de XR Performance.  Deux projets importants sont en cours et seront disponibles prochainement.  Entre autres, une collaboration avec Simon Deschênes de Simer Performance et une surprise de taille vous attendent.
Source:
Bompa, T.O. & Haff, C.G. (2009). Periodization: Theory and Methodology of Training (5th ed.). Human Kinetics, Champaign, Il. 411 pages.

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