La nécessité de la période de transition

La saison de football tire bientôt à sa fin, puisqu’il ne reste que 2 semaines à jouer pour les équipes qui ne participeront pas aux séries éliminatoires.  La saison de compétition est longue; camp d’entraînement, pratiques, matchs et un nombre élevé de contacts absorbés par le corps.  Pendant ce temps, il est rare que le repos accordé lors d’une semaine d’entraînement soit suffisant pour permettre à l’organisme de s’adapter au stress qui lui est imposé.  De plus, on encourage les joueurs à réaliser 2 séances de musculation afin de préserver les gains acquis tout au long de l’entre-saison et diminuer le risque de blessures.

Une fois la saison terminée, il est nécessaire que chaque joueur prenne du temps pour se reposer.  Cette période se nomme la période/phase de transition.  Cette phase a pour objectif principal de permettre à l’organisme de récupérer afin de faciliter la transition vers le prochain macrocycle/année d’entraînement.  Cette transition, qui se nomme également « taper » ou période d’affûtage, vise à réduire de manière considérable le stress physique et psychologique accumulés au cours des phases de préparation et de compétition et de restaurer le niveau de préparation au niveau de départ afin de permettre la sollicitation de nouvelles adaptations physiologiques.

Dans le livre Tapering and Peaking for Optimal Performance du professeur Inigo Mujika (2009), ce dernier mentionne que l’utilisation de « taper » dont la charge d’entraînement est diminuée de manière progressive procurera des gains maximaux aux athlètes avant la compétition.  Il parle notamment d’adaptations au niveau cardiorespiratoire, métabolique, biochimique, neuromusculaire et psychologique.  Bien que toutes ses adaptations découlent d’une période d’entraînement à haute intensité et à haut volume dans le but de maximiser la performance, il peut être sensé de voir la période de compétition comme cette période d’entraînement à haute intensité/haut volume.  Pour faciliter la compréhension, on peut faire ce parallèle:Donc, on voudra diminuer le volume d’entraînement et diminuer légèrement l’intensité des entraînements afin de permettre au corps et à l’esprit de récupérer.  De plus, il peut être utile d’utiliser cette période de transition pour apporter les correctifs nécessaires à l’équilibre postural, la réhabilitation des blessures subies au cours de la saison et faire le bilan de la saison avec les joueurs et les entraîneurs.

Sur quels facteurs de la performance doit se concentrer la période de transition?  Mis à part la réhabilitation des blessures et rééquilibrer le corps (par exemple, les joueurs de ligne offensives au football effectuent beaucoup plus de mouvements de poussées dans la pratique du sport.  Donc, on prend le temps d’inclure plus de travail des muscles du dos en tirade), ce repos peut être bénéfique pour permettre au système hormonal de récupérer.  Les niveaux de testostérone, de cortisol et le ratio testostérone/cortisol, entre autres, peuvent donner une bonne indication du niveau de stress physiologique et de la récupération qui s’en suit.

Un facteur qui est important à considérer au niveau de la période de transition est l’impact que la compétition peut avoir eu sur le psychologique de l’athlète.  Certains athlètes accumulent une fatigue au cours des semaines.  Les entraînements sont perçus comme étant de plus en plus durs, la pression de performer de plus en plus difficile à supporter.  Si l’on combine à cela une performance en deçà des attentes, on peut retrouver de la confusion, de la colère, de l’angoisse, des sauts d’humeur, etc.  La période de transition permettra donc à l’athlète de libérer son esprit de ses pensées qui peuvent le tourmenter. De plus, il ne faut pas négliger que cette diminution de la charge d’entraînement pourrait permettre à l’athlète en question de mieux dormir, ce qui facilitera grandement sa récupération.

En conclusion, il faut donner la même importance à la phase de transition qu’aux phases de préparation et de compétition.  Cette transition, quand l’on regarde le processus de la préparation physique tout au long de la carrière et le développement d’un athlète, constitue en fait une période d’affûtage, dont le repos permet à l’organisme de s’adapter au stress toujours grandissant qui lui est imposé.  Il est impossible pour le corps humain de fonctionner à pleine capacité tout au long de l’année.  Cela serait comme de monter une côté en voiture et la redescendre l’accélérateur au tapis quand l’on peut prendre son temps et se laisser descendre.

Source: http://theselvedgeyard.wordpress.com/2009/09/26/required-viewing-bullitt-the-granddaddy-of-car-chase-scenes/

Source:
Mujika, I. (2009). Tapering and Peaking for Optimal Performance. Human Kinetics. Champaign, Il. 210 pages.

 


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