La patience chez l’athlète et chez l’entraineur

Le développement d’un athlète est un processus long, parsemé d’embûches, de succès et d’échecs. Idem dans le cas d’un entraineur. Dans une société de performance où les résultats rapides sont souvent souhaités, il peut être facile de tirer rapidement des conclusions à propos de l’inefficacité d’un programme d’entrainement ou de l’approche mise de l’avant par un entraineur. (Note: je parle ici d’un contexte de développement, puisque dans un contexte de haute performance, l’absence de résultat ne pardonne pas)

Avec des jeunes athlètes en développement, il faut être en mesure d’assurer un développement harmonieux des qualités physiques et du vocabulaire de mouvement (« movement litteracy ») grâce à une approche personnalisée qui permet l’athlète d’également maintenir un haut niveau de motivation. À cet égard, il peut être tentant pour le préparateur physique ou l’entraineur d’utiliser des méthodes d’entrainement avancées afin de justement offrir un nouveau défi à l’athlète et donc, une motivation nouvelle.

Or, cette stratégie peut s’avérer une mauvaise option à plus long terme, surtout si les bases ne sont pas acquises. Par exemple, j’ai pu observer chez certains joueurs lors d’une séance de tests physiques, des défauts dans l’exécution d’un squat arrière. Pourtant, cela faisait plusieurs mois que le squat était intégré au programme d’entrainement, mais j’ai rapidement progressé les exercices pour inclure des méthodes plus avancées comme l’entrainement par contraste de charges.   Il faut dire que je n’ai pas la chance d’observer les joueurs souvent à l’entrainement en salle, mais cette situation a été très frustrante et m’a poussé à me questionner sur la démarche à suivre.

Après discussion avec l’entraineur-chef, je vais adapter le programme pour l’entre-saison 2014-2015 et utiliser une approche beaucoup conservatrice dans l’entrainement du squat arrière. L’entrainement ne risque pas d’être sexy, mais l’exécution des répétitions de qualité est beaucoup plus importante que la charge qu’un athlète peut soulever. Jusqu’à présent, mon intention est de limiter la variété des paramètres d’entrainement (nombre de séries et répétitions) l’intérieur d’un même mésocycle d’entrainement.

Alors, il est important de donner le temps au programme d’entrainement de faire son œuvre. Pour le jeune athlète, il faut apprendre à faire confiance au processus et comprendre que ce que l’on fait aujourd’hui servira d’assise pour l’entrainement qui sera réalisé quelques semaines, quelques mois ou quelques années plus tard. Pour l’entraineur, cela implique de progresser l’entrainement une fois que les adaptations ont été acquises et que celles-ci sont stables. Il peut être intéressant de mesurer plusieurs variables d’entrainement et de documenter sur vidéo la technique d’entrainement afin de supporter ces décisions futures.

patience-yoda

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.