On entend souvent parler comme quoi la posture influence beaucoup d’aspects de la vie quotidienne. Avec la majorité des gens passant de longues heures assis devant un ordinateur, on voit peu à peu une détérioration de la posture, ce qui entraîne à la longue divers maux, tels que maux de dos, douleurs à l’épaule, etc. Or, en entraînement et dans le sport, une posture idéale permettra aux athlètes d’optimiser leur performance et aussi d’éviter les blessures à long terme.
Dans le domaine de l’entraînement, on appelle cette posture idéale la position athlétique. Cette position athlétique diffère légèrement selon les sports et les positions pratiquées, mais elle y est tout de même omniprésente.
La position athlétique consiste en la position de départ de tout mouvement, que cela soit pendant un jeu au football, pendant une partie de basketball ou lors d’un mouvement d’épaulé jeté lors d’une séance d’entraînement. Selon Joe Kenn (2010), «By establishing the athletic position, we can then begin to teach, instruct, and educate the athlete on the numerous movements and the techniques associated with all aspects of training». Donc, il est primordial d’entraîner cet aspect de la pratique sportive dès le départ, car cela permettra l’exécution de mouvements plus fluides dans toutes les directions et plus explosifs, tout en minimisant les pertes d’énergie (concept d’«energy leaks»). Tout d’abord, examinons en quoi consiste la position athlétique.
Dans cette position, le premier aspect à mentionner est que le centre de gravité doit être relativement bas et se trouver au milieu de la base de support (Paul, 2010). Pour déterminer notre base de support idéale, Coach Kenn (2010) recommande d’exécuter un léger saut en hauteur; la position des pieds lors de la réception au sol constitue alors notre base de support. Une base de support trop large augmentera la stabilité de l’athlète, mais diminuera sa capacité à se déplacer rapidement. Dans cette position de départ idéale, le poids de notre corps devrait se situer au milieu de la base de support, avec une distribution égale de ce poids sur les deux pieds (Yessis, 2010). Le mot clé dans cette première étape est la stabilité. Ensuite, il s’agit de positionner les différentes parties du corps. Le cou doit être maintenu en position neutre, c’est-à-dire qu’il ne doit pas y avoir d’antéprojection du menton ni d’hyperextension au niveau cervical. La poitrine est ressortie en rétractant les omoplates vers l’arrière et le dos doit être maintenu en position neutre de manière isométrique (Kenn, 2010). Ensuite, l’athlète est informé de fléchir à la hanche («bend at the hips»), ce qui aura comme conséquence positive de fléchir le tronc vers l’avant et de fléchir légèrement les genoux. Cette légère inclinaison en position de squat met les muscles sous tension et prépare l’athlète à exécuter le mouvement (Yessis, 2010). On retrouve cette même directive dans l’instruction du squat et de la phase excentrique ou de retour au sol d’un deadlift. On plie les coudes et nous voici prêt à performer. Vous pouvez voir le le vidéo d’instruction complet présenté par Joe Kenn ici.
Lorsque cette position est établie, nous pouvons ensuite progresser autant dans l’entraînement que dans la pratique sportive. En ce qui a trait à l’entraînement, je constate des ressemblances entre la position athlétique telle que décrite par Joe Kenn et la position de départ du hang clean tel que présentée par Mike Boyle. Les athlètes sous sa tutelle sont informés, lors de leur positionnement, de rétracter les omoplates, fléchir les poignets et de fléchir à la hanche avant de pousser de manière explosive dans le sol et d’effectuer la triple extension tant recherché pour ensuite terminer leur épaulé. De plus, en observant la position des secondeurs de ligne et des porteurs de ballon au football, on retrouve sensiblement cette même position athlétique décrite par Joe Kenn et employée par Mike Boyle dans un contexte d’entraînement.
Alors, lorsque nous aurons instauré une position athlétique idéale qui sera adaptée aux athlètes, nous serons en mesure de constater des transferts positifs dans l’entraînement, en course, dans l’exécution des mouvements et dans divers aspects spécifiques au sport pratiqué. Il s’agit simplement de s’assurer d’établir des fondations solides, comme il est important de le faire en entraînement et de progresser à partir de ce point. De plus, l’éducation de la position athlétique est un excellent outil pour déceler des lacunes chez les athlètes (Kenn, 2010; Paul, 2010). Pourquoi ne pas s’en servir davantage alors?
Sources :
Kenn, J. (2010). (Don’t) Assume the Athletic Position. Retrouvé le 4 janvier 2011 à partir du site web http://articles.elitefts.com/articles/sports-training/don%e2%80%99t-assume-the-athletic-position/
Paul, A (2010). The Strength Coach’s Guide to Sport General Training: Part 1. Retrouvé le 5 janvier 2010 à partir du site web http://articles.elitefts.com/articles/training-articles/the-strength-coach%E2%80%99s-guide-to-sport-general-training-part-1/
Yessis, M. (2010). The Athletic Position. Retrouvé le 4 janvier 2011 à partir du site web http://www.dryessis.com/wp/?p=613