Aujourd’hui, je cède la parole à un de mes bons amis et collègue Nicolas Blanchette, avec qui j’ai étudié à l’Université de Sherbrooke. Nicolas est un passionné de l’entraînement et s’intéresse principalement à tout ce qui touche le maintien d’une santé optimale grâce surtout à une saine alimentation. Or, en ce qui a trait à l’alimentation après une séance d’entraînement, on nous recommande souvent le lait au chocolat pour son rapport idéal protéines-glucides. Quand aucune autre option ne s’offre à moi, j’opte pour ce breuvage. Mais lorsque j’ai à faire un choix éclairé, moi aussi, comme Nicolas, je passe mon tour. Voici pourquoi.
Vous l’avez surment déja vu : le gouvernement du Québec et certaines association promouvoient le Lait au Chocolat comme le parfait aliment à prendre après l’entraînement. Après tout, il fournit des protéines pour réparer nos muscles, du sucre pour refaire nos réserves d’énergies ainsi que du calcium, bénéfique à la santé des os!
Personnellement je pense qu’il existe de meilleurs aliments à consommer après un entraînement que le lait au chocolat. Je vous explique pourquoi :
Voici ce qu’on peut lire sur l’étiquette nutritionnelle d’un carton de lait au chocolat :
partly skimmed milk, modified milk
ingredients, sugar, cocoa, colours, salt, artificial flavour, carrageenan, vitamin A palmitate, vitamin D3
Particulièrement, les mots modified, artificial et colours me mettent sur la piste qu’il ne s’agit pas du meilleur breuvage à mettre dans son organisme pour bien récupérer et être en santé…
Mais, plus profond que cela…
On est toujours un peu ce que l’on mange (ou boit). Je doute fortement de la qualité du lait des vaches ‘’industrialisées’’. Elles vivent en moyenne 150 jours avec la diète très peu naturelle qu’on leur impose et environ 15 à 30% d’entre elles développe des abcès au foie, en grande partie dû au dose massive d’antibiotiques, hormones de croissance, et autres produits dans le but de faire des bêtes des machines de production et de les empêcher de mourir par la diète et les conditions qu’on leur impose (Micheal Polan, The Omnivore DIlemma).
Inquiétant : une étude du Journal of American Academy of Dermatology en 2005 a démontré une association positive significative entre la consommation de lait des adolescents et leur poussée d’acné. Les scientifiques ont suggéré que ces résultats s’expliquaient probablement parce que des résidus d’hormones et d’autres molécules bioactive se retrouvaient dans le lait (Jonny Bowden, The 150 Healthiest food)
Mais, comme si ce n’était pas assez qu’on retrouve des résidus d’hormones, la pasteurisation et l’homogénéisation du lait détruit ce qui s’avérerait peut-être une bonne raison d’en boire : ‘’Pasteuriser le lait détruit les enzymes, diminue la teneur en vitamine, dénature les protéines, détruit les vitamines B12, B6 et les bactéries bénéfiques tout en encourageant la prolifération de pathogènes’’ (Dr.Joe Mercola, www.mercola.com).
Pire, plusieurs études ont relié la consommation de lait et de produits laitiers avec une augmentation des chances de développer le cancer des ovaires et de la prostate (mais pas en même temps, évidemment).
Une étude publiée en 2005 dans le American Journal of Clinical Nutrition conclue : ‘’la consommation de produit laitier pourrait augmenter les risques de cancer de la prostate en lien avec la teneur en calcium’’ et ‘’le mécanisme par lequel les produits laitiers et le calcium pourraient augmenter les chances de développer un cancer de la prostate devraient être clarifié’’.
Le 4 avril 2000, Hardvard School of Public Health publie une recherche : ‘’Les plus fortes consommations de produits laitiers pourraient être reliées au développement du cancer de la prostate’’. Et en octobre 2001, un autre article : ‘’Les produits laitiers et le cancer de la prostate’’ avec comme conclusion : ‘’les résultats supportent l’hypothèse que les produits laitiers et le calcium sont associés avec un plus grand risque de développer le cancer de la prostate ‘’ (Americal Journal of clinical nutrition, octobre 2001).
Des associations similaires ont été faites avec la consommation de lait et le cancer des ovaires. En novembre 2004, dans le American Journal of Clinical Nutrition : ‘’nos donnés indiquent qu’une consommation élevée de lactose et de produits laitiers, particulièrement de lait, est associée avec un risque augmenté de développé un cancer sérieux des ovaires’’.
De même, dans Cancer Epidemiological Biomarker and Prevention, février 2006 : ‘’Une élévation modeste des risques de cancer des ovaires a été observée avec des consommations de lactose équivalentes à 3 verres de lait ou plus par jour’’.
Maintenant, si on s’en tien strictement à la récupération après l’entraînement, mon point de vue est qu’une grande majorité de la population n’a pas avantage à refaire ses réserves de glycogène immédiatement après l’entraînement. Pourquoi? Car les surpoids sont de plus en plus nombreux. Pourquoi ne pas mobiliser le corps à utiliser ses réserves d’énergie déjà existante (nos réserves de gras) ?
Si l’on parle d’un athlète ou de quelqu’un qui a une composition corporelle déjà adéquate, alors effectivement ce n’est pas la même chose. Mais je prioriserais d’autres choses que du lait de vache de ‘’factory cow’’ avec quelques saveurs artificiel obtenu par on ne sait quel procédé pour optimiser sa récupération.
Nicolas Blanchette
B. Sc Kinésiologie
Si vous avez des questions, vous pouvez contacter Nicolas à l’adresse suivante: logiksante@gmail.com
Très bon article qui répond à une question que je me posais il y a pas si longtemps. J’avais déjà trouvé ma réponse en la citation de Arnold qui a déjà dit : « Milk is for Babies… »
Cet article (http://www.bodybuilding.com/fun/liquid-muscle-last-word-on-milk-bodybuilding.html) était intéressant lui aussi et allait dans le même ordre d’idée que celui-ci.
Par contre, pensez-vous qu’un adulte devrait retirer le lait de sa diète ou presque? Et simplement prendre des suppléments (de calcium par exemple) pour compenser?
Merci!
Je vais tenter une réponse pour toi, même si je ne suis pas un expert en nutrition. Personnellement, je prends le moins de lait possible à cause notamment du processus de pasteurisation et d’homogénéisation qui tend à enlever des propriétés nutritives que l’on peut retrouver dans le lait. Toutefois, selon certains, ces processus sont moins excessifs dans le lait que l’on consomme au Québec. Le lait non-pasteurisé, provenant de vaches élevées de manière naturelle, est un des meilleurs aliments que l’on peut retrouver, comme le souligne Jonny Bowden. J’opte davantage pour du yogourt ou du yogourt grec nature ou même du kéfir à cause du nombre élevé de cultures probiotiques que ces produits renferment. Hope this helps!
Super article, merci beaucoup pour l’info.
C’est noté pour l’aspect nutritif du yogourt et kéfir par rapport au lait.
J’aimerais cependant apporter un petit bémol en ce qui concerne les probiotiques. Les bactéries que vous retrouvez dans les formes comme les yogourt ou les kéfirs ne sont pas des bactéries probiotiques à proprement parler. D’abord leur température optimale de fermentation (et de reproduction) est supérieure à celle du corps humain et la plupart ne résistent pas au transit gastrique ( le pH trop bas endommage leur paroi et les tue), sans tenir compte de la concentration souvent beaucoup trop faible dans les yogourts.
Présentement le marché est saturé de produits à « saveur » probiotique puisque la reglementation de Santé Canada est très permissive. Idéalement, il faut miser sur des formes liquides ou en capsules qui ont des études cliniques démontrant l’efficacité comme Bio-K+, Florastor ou VSL #3 pour en nommer quelques uns.
Voilà!
Julien
-Un ancien représentant de l’industrie des probiotiques.
Merci Julien pour les précisions que tu apportes au niveau des probiotiques.
La source numéro 1 de calcium dans l’alimentation devrait logiquement être les légumes verts foncés. Ils contiennent étonnamment une quantité très importante de ce minéraux… en plus de tous les cofacteurs nécessairent à son assimilation.
Le calcium en lui-même est un mauvais prédicteur de santé. Les pays avec le plus haut taux d’ostéoporose sont ceux dont la consommation de calcium est aussi la plus élevé.
Pour les probiotiques, la choucroute est une source assez étonnante et même plutot bonne qui se mange avec tout légumes. Il y a aussi le miso, un peu plus exotique.