Le sport amateur dans la société d’aujourd’hui; qui en bénéficie?

Lors de notre cours de planification et méthodes d’entraînement avec Martin Roy, nous avons vu aujourd’hui le film québécois Junior, film qui nous transporte dans l’univers du hockey junior majeur chez l’organisation du Drakkar de Baie-Comeau, sur la côte-nord.

Dans le film, nous sommes confrontés à la vie de tous les jours des joueurs de hockey junior au Québec: pratique et match de hockey, voyage sur la route, pression des entraîneurs et des gens qui gravitent autour de ces jeunes à performer, caresser le rêve d’un jour de devenir un joueur professionnel et la prise en charge des études avec ce mode de vie.

Toutefois, au fur et à mesure que le film progresse, on réalise que le hockey, dans le cadre tel que démontré ici, n’est en fait qu’une business de petite envergure qui vise à satisfaire le public qui demande un produit divertissant et compétitif sur la glace et les gens qui opèrent et s’occuppent des différentes activités du club, au détriment du développement global des jeunes de l’organisation.

Les entraîneurs, soit par choix et/ou par la pression de performer qui leur est imposée par leurs supérieurs, ne fournissent pas les outils nécessaires aux joueurs de se connaître eux-mêmes en tant qu’individu et en tant que joueur de hockey. À quoi bon sauter une coche lors du premier entracte d’une partie parce que ton équipe perd, sortir sa frustration en précisant avoir encore sur le coeur les défaites humiliantes subies aux mains du même adversaire et n’apporter aucune piste de corrections, d’analyse sur les bons points exécutés et les ratés et comment s’ajuster pour ressortir plus fort par la suite. Tout ce que ce monologue a fait est de démotiver encore plus les joueurs. Par la suite, lors d’une rencontre avec un des joueurs insatisfaits de son temps de jeu et de son utilisation qui pense quitter, les entraîneurs tentent de le persuader de rester que pour le bien de l’équipe et pour justifier le fait d,avoir sacrifier un choix de première ronde pour l’obtenir dans une transaction.

À un autre moment du film, on constate que les études ne sont pas une priorité pour ces jeunes de 16-17-18 ans. Pour eux, devenir pro est plus important que de s’assurer d’une carrière en dehors ou parallèlement à la pratique de leur sport. Ne serait-il pas mieux d’évoluer dans un circuit scolaire et progresser à jouer dans un programme collégial et ensuite un programme universitaire? Au moins, ce fut le choix d’un des jeunes du film.

Bref, comment peut-on, en tant que société, supporter un système qui favorise la performance au détriment du développement de jeunes hommes en citoyen capable de performer dans la société. La scène de la rencontre avec les différents recruteurs de la LNH a clairement démontré que l’on peut être un excellent joueur de hockey, mais être totalement vide en tant qu’individu, ne sachant aucunement qu’est-ce qui te caractérise en tant que personne et quelles sont tes valeurs.

Personnellement, en réaction au visionnement de ce film, je crois maintenant plus fermement que jamais à l’importance du développement global de l’athlète en tant qu’individu en favorisant une approche pédagogique, une communication et une écoute efficace qui permettra à l’athlète de grandir autant sur le plan sportif que le plan personnel. De plus, je crois qu’il faut continuer à éduquer l’athlète à propos de différents sujets de la vie d’aujourd’hui, que ça soit du point athlétique autant que du point de vue psychologique et social en créant une lien de confiance entre l’entraîneur et l’athlète basé sur l’intervention humaine, l’empathie, la passion et la compassion et l’oubli de soi au profit des autres pour reprendre les concepts abordés par Phil Jackson dans son livre Sacred Hoops.

Sur ce, le rôle du kinésiologue et d’entraîneur peut vraiment prendre une place importante dans la vie de jeunes athlètes en développement. Reste seulement qu’à vouloir se donner corps et âmes avec passion à ces jeunes et pousser pour un changement dans les structures sportives pour déraciner des mentalités profondes qui bénéficient aux mauvaises personnes, car le sport reste, avant tout, une activité qu’un fait par amour du jeu.

1 réflexion au sujet de “Le sport amateur dans la société d’aujourd’hui; qui en bénéficie?”

  1. Excellent post Xav, il faut croire que la dimension spectacle prédomine face au développement. Il faudrait une refonte complète du système sportif non seulement québécois mais canadien pour penser arriver un jour à un système de développement potable au sein des ligues dites civiles. Malheureusement, quand on regarde les budgets des gouvernements on remarque que l'avenir du sport leur importe peu. On ne peu donc pas leur demander d'aide autre que de se mêler des histoires de violences sportives.

    Simon Deschenes

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