Le sport d’élite en milieu scolaire

Aujourd’hui, sur le site web de RDS, vous pouvez lire un article très intéressant sur le parcours de joueurs de hockey, tels que Mathieu Darche (McGill), Dominic Moore (Harvard) et Martin Saint-Louis (Université du Vermont); trois hockeyeurs qui ont emprunté le chemin des universités avant de faire carrière dans la Ligue Nationale de Hockey.

Reconnaissez-vous Martin Saint-Louis? Source: UVM Hockey

Je me suis toujours posé la question pourquoi est-ce qu’il n’y a pas plus d’intérêt et de visibilité pour le hockey universitaire québécois?  Les jeunes joueurs décident d’emprunter le chemin du hockey junior majeur, car il semblerait que celui-ci facilite l’ascension aux plus hauts niveaux.  Toutefois, je me questionne à savoir si ce choix est souvent fait au détriment de la carrière professionnelle qui suit la carrière d’un hockeyeur professionnel.

On peut regarder du côté de sports comme le football et le basketball, sports dont le parcours qui mène aux rangs professionnels passe obligatoirement par les rangs universitaires. On peut argumenter qu’il existe toujours des exceptions et des passe-droits, mais cela n’empêche pas que les joueurs terminent leur parcours universitaire avec, habituellement, un diplôme en poche.  Si l’aventure professionnelle ne se déroule pas comme prévue, l’athlète possède au moins une solution de rechange.

Un autre avantage, comme il est cité dans l’article, est le fait que les joueurs de niveau universitaire possèdent souvent une maturité physique et psychologique plus grande que pour les jeunes du junior.  Cela dépend évidemment des individus, mais le fait de jouer moins de matchs et avoir un suivi plus rigoureux en termes d’entraînement peut certainement permettre aux joueurs qui fréquentent les établissements universitaires de se concentrer davantage sur les études et sur la préparation physique afin de répondre aux exigences du sport.  Certains diront que le sport junior majeur a pour but de développer des athlètes et qu’il le fait mieux que le réseau universitaire.  Toutefois, je crois fermement que le fait d’évoluer dans une équipe universitaire amène autant d’avantages sinon plus en termes d’éducation et de préparation au sport.

Bref, le but de cet article n’est pas de semer une controverse à savoir quel niveau de compétition est le meilleur.  J’aimerais simplement connaître votre opinion sur le sujet.  Il en sera toujours la décision de l’athlète à savoir quel niveau de jeu est le mieux pour lui, car il est le mieux placé pour décider de son avenir.

http://www.rds.ca/hockey/chroniques/337246.html

7 réflexions au sujet de “Le sport d’élite en milieu scolaire”

  1. Joé Juneau est un autre québécois ayant passé par les universités américaines. Selon moi, la LHJMQ laisse tomber l’école au détriment du hockey, ce qui nuit sans aucun doute à la carrière future de ces jeunes. On sait depuis plusieurs années que c’est seulement une minorité de jeunes qui atteindront la NHL. Selon moi, il serait important pour ces jeunes d’avoir un plan B, advenant le cas où ils ne pourraient atteindre la NHL. Je comprends que ce n’est pas tous les jeunes qui sont intéressés par la carrière universitaire; certains d’entre eux voudront être électriciens, d’autres machinistes. Je crois que les jeunes, peu importe le niveau, devraient être à l’école, devraient apprendre un métier. Je crois que le hockey universitaire au Québec n’est pas assez valorisé comparativement aux universités américaines. Nous pouvons nommer Mcgill et Trois-Rivières comme universités offrant le hockey universitaire. Qu’en est-il des autres universités? Qu’attendent-ils pour offrir du hockey universitaire (féminin et masculin)? Est-ce qu’il y aura d’autres équipes universitaires québécoises dans les prochaines années? À suivre !!

    1. Je sais qu’il y a également l’Université Concordia qui possède également une équipe de hockey masculin. On parle de 3 universités québécoises pour les hommes et pour les femmes également. Pour le hockey féminin, on sait que les joueuses n’ont pas le choix que de passer par les rangs universitaires; ce qui est une bonne chose.
      Je trouve intéressant la venue de la ligue de hockey collégiale également. Est-ce que cela permettra à la ligue universitaire de gagner en popularité si les jeunes hockeyeurs y ont aimé l’expérience et recherche à poursuivre l’expérience? Ou doit-on s’expatrier aux USA pour vivre cette expérience?

  2. Toujours une question d’actualité. Si on parle strictement du point de vue préparation physique, la plupart des équipes LHJMQ sont encore à l’âge de pierre ( aucun préparateur physique dans plusieurs cas et préparation inadéquate dans d’autres… ) Le monde du hockey a beaucoup de difficulté a évolué , par esprit chauvin j’imagine mais cette attitude a eu un effet assez dévastateur. Les québecois repêchés dans la LNH sont en chute libre. Il serait grand temps de faire preuve d’ouverture et de changer nos pratiques. La solution au Qc a été d’ajouter le temps sur la glace et de spécialiser les joueurs dès l’école primaire. Il faudra réaliser que ce que nous faisons nous le faisons mal et d’en faire plus créer encore plus de dommages.

    1. Je connais peu le monde du hockey junior majeur, mais il me semble que l’environnement universitaire offrirait un encadrement intéressant avec plus de ressources. Un peu comme le football civil est en déclin au profit du football scolaire. On est de plus en plus au courant des avantages d’avoir un préparateur physique pour les jeunes, que cela soit pour la préparation physique d’un côté, mais aussi sur le côté du développement humain. Je pense à une bonne alimentation, à un apprentissage de son corps, de la camaraderie, du sérieux au travail, etc. Des qualités qui peuvent se transposer dans la vie professionnelle et sociale. Quels seraient les premières étapes pour les clubs qui voudraient emprunter cette route avec un préparateur physique temps plein? Les coûts en ressources humaines et en installations ne sont pourtant pas si extravagantes?

  3. Non seulement le junior majeur affecte le développement académique, mais pousse tout simplement les jeunes joueurs (à ne pas oublier que plusieurs sont âgés entre 16 et 18) vers l`épuisement total. Un jeune de 16 ans doit: jouer plus de 65 matches (excluant la pré-saison et les éliminatoires qui peut amener le total facilement à plus de 100 matches), aller à l’école, pratiquer 4-5-6 fois par semaine et faire des voyages en autobus pouvant dépasser 12 heures pour aller jouer une seule partie….Seulement en considérant ces facteurs, c’est bien évident que le parcours junior majeur a de solides failles! Cet horaire complètement absurde impose des demandes aux jeunes qui bien trop souvent ne sont pas capable de fournir, ce qui entraîne une myriade de conséquences: absences constantes à l’école, échecs de cours, surentraînement, dépression, consommation abusive de substances (anti-inflammatoires, somnifères, caféine, éphédrine, drogue pour augmenter les performances et récupérer plus rapidement, etc). Ces faits ont été bien documentés pas le passé. Cela est sans compter le déclin important du nombre de joueurs de la LHJMQ étant repêché et évoluant dans la LNH. Et qu’est-ce que la LHJMQ a fait pour régler le problème à la source? Pas grand chose….À mon avis il y a un sérieux problème avec cette ligue et les clowns qui la dirigent ne semblent pas voir le problème, ou vouloir le régler. C’est un manque assez flagrant d’intelligence à mon avis. Le Canada et le Québec en particulier, a toujours été un endroit qui forme un grand nombre de joueurs de hockey jouant au niveau supérieur, mais avec l’expansion de la LHJMQ dans les dernières années, l’augmentation des problèmes de développement des joueurs et le déclin du nombre de joueurs perçant les rangs professionnels, il devient de plus en plus clair à mon avis qu’il existe maintenant des options beaucoup avantageuses.

  4. Je suis en accord avec plusieurs points énoncés plus haut, en fait avec la presque totalité!!!!! Néanmoins, un joueur que j’entraîne en préparation physique depuis qu’il est pee wee AA a eu à faire un choix entre un programme de division 1 en Indiana et les Sagunéens de Chicoutimi. Le jeune a été repêché en première ronde et il ne savait vraiment pas quel programme choisir. Son père qui a été joueur dans la ligue américaine était conscient et même très conscient des enjeux que vous avez énumérés. Ils ont donc décidé d’aller visiter les deux endroits et de poser un maximum de questions sur les programmes respectifs. Le principal enjeux était les études qui sont très importantes pour ce jeune.

    Cette décision a été longue a prendre et a fait couler de l’encre au Québec mais il a finalement opté pour la LHJMQ. Il a expliqué son choix dans de nombreux articles. Est-ce qu’il a fait un bon choix? Bien que je sois totalement en accord avec ce que vous avez écrit, je crois qu’il a fait un bon choix.

    Sa préparation dans son ensemble, pas juste physique, a été tellement complète, qu’il a développé de 12 à 16 ans la capacité de travail pour « survivre » à ces horaires de compétitions qui sont très denses pour rentabiliser la business. Il a fait beaucoup de hockey mais aussi beaucoup de préparation physique axée sur les fondamentaux de l’athlétisme, il a fait de la boxe et il a suivi des séminaires donné par des collègues sur la nutrition. Plusieurs croyaient que ce jeune en faisait trop mais à mon avis, c’est ce que ça prend comme développement pour survivre à cette ligue. Agir comme un apprenti professionnel entre 12 et 16 ans requiert une maturité, une rigueur et un focus que très peu de jeunes peuvent avoir à ces âges sans avoir l’impression de se faire « voler » son enfance. La seule justification à un tel régime de vie est la motivation intrinsèque du jeune basé sur le rêve. À 16 ans, ce jeune qui se nomme Jérémy Grégoire agit déjà comme un vétéran mais je peux témoigner de son focus et de la rareté de son mode de pensée qui a eu un effet sur son comportement sur cette période.

    Est-ce que cette ligue est adaptée pour suivre un développement à long terme de l’athlète? Je ne crois pas car elle est axée sur sa rentabilité. Le Phoenix de Sherbrooke, la nouvelle équipe qui arrivera dans mon coin est présentée comme un moteur économique!!!! Les athlètes doivent donc « survivre » à cette ligue spectacle comme les gladiateurs le faisaient dans l’antiquité romaine. Pour « survivre » il faut se préparer très fort un peu trop vite (avant d’y arriver). Je ne crois pas que la ligue changera de sitôt car c’est une business qui veut de la rentabilité à tout prix ou presque.

    J’ai parlé à un spécialiste dont je tairai le nom pour ne pas l’embarasser qui m’a parlé du sommet du hockey qui s’est déroulé l’automne passé. Il m’a dit une chose qui m’a réellement frappé. il m’a dit ceci: « Lors de ce sommet, les journalistes ne posaient des questions qu’aux anciens joueurs de hockey de la LNH qui sont passés par ce système. Ils n’ont presque posé aucune questions aux experts même si ce sont vraiment eux qui sont les experts sur le développement moteur et la prophylaxie des lésions attribuables à une mauvaise gestion des charges d’entraînement et le non respect des principes. » Il en est donc sorti fort déçu.

    Je peux me tromper mais je crois qu’en tant qu’experts, nous devons nous adapter à ce contexte socio-économique et tenter de changer les mentalités progressivement pour ne pas être vus comme des révoutionnaires fous « qui n’ont jamais joué dans la grosse ligue ». On change un système de l’intérieur en y accédant et non pas de l’extérieur. Je sais, les situations qu’on voit sont parfois frustrantes car en ce moment, le système est fait pour les exceptions et il pourrait être beaucoup plus efficace.tiona

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