Le syndrome fémoro-rotulien: une nouvelle perspective

Il y a environ un mois et demi, j’ai publié un billet sur le syndrome fémoro-rotulien ici suite au déclenchement de douleurs à mon genou droit.  Ayant déjà ressenti des symptômes similaires, je savais bien qu’il s’agissait là du même problème.  J’ai tout de suite entrepris le même protocole de réhabilitation que j’avais suivi 18 mois auparavant.  J’ai renforcé mon vaste interne tout en travaillant sur la qualité et la longueur des tissus musculaires latéraux (vaste externe et bandelette ilio-tibiale) et en diminuant l’inflammation avec de la glace.  Je croyais bien pouvoir régler le problème ainsi, mais les résultats se sont faits attendre.

Ce n’est que mardi de cette semaine que j’ai trouvé la réponse à mon problème.  Elle était même sous mon nez.  Il fallait simplement que je reçoive mes DVD du séminaire du Boston Sports Medicine and Performance Group auquel j’ai assisté l’été dernier et que je visionne la présentation de Charlie Weingroff pour que le déclic se fasse.  Selon ce que je vous ai dit précédemment, le syndrome fémoro-rotulien est déclenché par un déséquilibre des stabilisateurs du genou, ce qui entraîne la rotule latéralement et crée de l’irritation.  Or, Charlie Weingroff présente une recherche de Powers & al (2003) qui stipule que ce n’est pas la rotule qui se déplace, car celle-ci ne bouge pas en fait, mais qu’il s’agit plutôt d’une rotation interne du fémur sur une rotule stable qui cause la douleur.

J’ai par la suite pris soin de vérifier dans le livre Advances in Functional Training de Mike Boyle si cette information pouvait s’avérer juste.  Or, Mike Boyle, fidèle partisan du joint-by-joint approach de Gray Cook comme Charlie Weingroff, soutient également qu’une douleur au niveau du genou peut avoir comme origine un déséquilibre au niveau de la hanche et/ou de la cheville.  Sachant très bien que je possède des limitations au niveau de la hanche, autant en mobilité qu’en stabilité (la hanche possède cette particularité de nécessiter de la mobilité dans les 3 plans de mouvement et de la stabilité dans le plan frontal), j’ai intégré un exercice de renforcement du moyen fessier à mon entraînement en plus de réintégrer le one-leg squat, l’exercice qui s’est avéré comme l’élément déclencheur de ma douleur.  Depuis mardi, plus aucune douleur au genou!

L’exercice du X-band walk me permet d’activer le muscle du moyen fessier, qui a pour fonction de contrôler l’articulation du genou et le mouvement de flexion à la hanche tout en éviter l’adduction et la rotation interne du fémur lors de l’exécution d’un mouvement comme le one-leg squat.  De plus, je dois m’assurer d’une bonne qualité de la densité des tissus musculaires, c’est-à-dire éliminer les points sensibles dans les muscles grâce à des exercices avec le foam roller et d’étirement.

Comme quoi, à l’occasion, le site de la douleur n’est pas nécessairement la source du problème!

Sources:

Powers, C.M. (2003). The Influence of Altered Lower-Extremity Kinematics on Patellofemoral Joint Dysfunction: A Theoretical Perspective. Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy, 33(11):637-638.

Weingroff, C. (2010). Présentation lors du 2nd Annual Boston Hockey Summit and Basketball Symposium. Boston Sports Medicine and Performance Group. DVD

Boyle, M. (2010). Advances in Functional Training. Target Publications, Santa Cruz, CA. Pages 66-70.

2 réflexions au sujet de “Le syndrome fémoro-rotulien: une nouvelle perspective”

  1. Salut Xavier,

    Je trouve que l’approche de Weingroff, Cook et Boyle sur le « joint by joint » est très utile, notamment au niveau du genou.

    J’ai déjà entraîné plusieurs sportifs avec un syndrome rotulien. Avant, je n’avais que très peu de solution que de ne plus utiliser d’exercice ciblant les extenseurs du genou pour ne pas solliciter le tendon rotulien.

    Depuis que je suis l’idée d’activer les fessiers plus efficacement pour « résoudre » cette pathologie, j’ai de bon résultat.
    Tu peux aussi utiliser du RNT de Gray Cook dans les exercices pour un bon résultat également : Squat w/ miniband – Split squat w/ band ou RFESS w/ miniband. La bande est sensée activer le fessier pour stabiliser le fémur en rotation et translation.

    A+

    Xavier Barbier

    http://www.xavierbarbier.com
    http://www.performanceathletique.com

  2. Bonjour,

    je souffre d’un syndrome rotulien depuis plusieurs années, et pratique également des exercices assez traditionnels de renforcement des quadriceps et étirements. Cela améliore un peu la sensation de « fragilité », mais pas complètement.

    J’ai commencé il y a une semaine des exercices ciblant le moyen fessier, sans puis avec élastique, et ressens une véritable amélioration. Je vous remercie pour votre contribution.

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