L’entraînement de l’accélération dans les sports collectifs

Voilà quelques années déjà que la préparation physique en vue d’améliorer la performance sportive prend de l’ampleur au Québec.  Les athlètes des différents sports arrivent à leur camp d’entraînement en grande forme, prêts à compétitionner pour un poste avec l’équipe, un poste de partant et éventuellement, pour le championnat.

Dans le but d’améliorer leur technique de course, nombreux sont les sportifs qui ont suivi des entraînements d’athlétisme au cours de l’été.  Le plus bénéfique de l’athlétisme est que cette discipline vous apportera les bases quant à la technique de course et développera les différentes filières énergétiques par le fait même.  Toutefois, je crois qu’il est important de mettre tout cela en perspective.  Un joueur de football qui s’entraîne avec un entraîneur d’athlétisme souhaite, avant tout, s’améliorer pour la pratique de son sport et non pas devenir un sprinteur de haut calibre.  Il faut comprendre que l’environnement qui entoure l’athlète dans la pratique du football est totalement différent que lors d’une épreuve de sprint.  En sprint, l’athlète n’a qu’à se concentrer sur sa propre performance.  Au signal, tu cours en ligne droite le plus rapidement possible pour parcourir la distance de 100 mètres par exemple.  Au football, au moment où le ballon est levé, tu dois réagir le plus rapidement possible à l’information fournie par l’équipe adverse, dans le contexte de ton assignation, afin de marquer un touché, réaliser un bloc, couvrir un receveur ou réaliser un plaqué.

Les deux athlètes doivent démontrer de la vitesse, mais des vitesses différentes dans le contexte de leur sport respectif.  Compte tenu du contexte particulier des sports collectifs, il peut être plus adéquat de parler d’accélération que de vitesse, puisque rares sont les situations qui permettent à un athlète d’atteindre sa vitesse maximale.

L’entraînement musculaire pour l’accélération

Les postures de départ varient d’un sport à un autre.  Néanmoins, posséder une grande force maximale concentrique reste primordiale dans l’application de la force dans le sol.  Les muscles du grand fessier et du droit fémoral doivent notamment être très forts pour réaliser l’extension de la hanche et du genou dans l’accélération qui suit le départ, surtout quand la posture de départ est similaire à celle d’un sprinteur.  Des exercices comme le squat, l’extension de la hanche à la machine, pousser une charge sur une sled ou l’haltérophilie seront bénéfiques.  Toutefois, dans une posture redressée, les ischios-jambiers seront davantage sollicités comparativement aux muscles du quadriceps.  Des exercices comme le step-up, les fentes arrières, le soulevé de terre roumain (Romanian Deadlift) seront utiles à cet égard.

La distance et la direction de l’accélération

Pour un sprinteur de 100 mètres, la direction et la distance de la course sont pré-déterminées.   Pour un athlète pratiquant un sport collectif, celles-ci sont inconnues.  Prenons par exemple un athlète en soccer  en train de réaliser un jogging vers l’avant.  En réponse à la situation qui se présente devant lui, ce dernier doit réaliser une changement de direction à 45° vers sa gauche sur une distance de 10 mètres afin d’aller récupérer le ballon.  La distance et la trajectoire de sa course sont donc imprévisibles.  C’est pourquoi il sera important de prendre en considération les distances et les directions des actions de sprints en situation de compétition afin de les répliquer lors de l’entraînement.  De plus, le nombre de répétitions devra progressivement s’approcher du nombre réalisé en compétition.

Réaction à un stimuli

Au commencement de l’entraînement, il est préférable de débuter dans un contexte d’entraînement fermé.  Les exercices classiques de changements de direction avec cônes sont un bon exemple.  Si l’on souhaite solliciter les filières énergétiques et les qualités physiques dans un contexte de capacité à répéter des actions de haute intensité, il est possible de rester dans un environnement fermé.  Toutefois, si l’on souhaite entraîner l’agilité, dont une des composantes est la prise de décision et l’analyse de la situation, il faut offrir aux participants un environnement ouvert, dynamique qui les forcera à analyser le contexte entourant la situation, à anticiper l’action de l’adversaire et répondre avec l’action-réponse la plus adéquate.  Pour les sports collectifs, cela implique, entre autres, de connaître les bases du jeux, connaître les tendances de son adversaire, être au fait de la situation de jeu actuelle et effectuer un balayage visuel avant le jeu ou de manière continue.  La vitesse de réaction à un stimuli (ou stimulus) serait donc plus complexe dans le cas d’un sport collectif que dans le contexte d’un sprint en athlétisme et l’athlète doit y être préparer.  Une vitesse de réaction plus rapide et juste en réponse à la situation présente aidera certainement à l’accélération, si ce n’est que pour le «timing» de celle-ci.

Capacité à répéter des sprints

Bien qu’il s’agit d’un sujet controversé, un athlète en sport collectif doit souvent répéter des actions de haute intensité avec un temps de repos incomplet ou du moins, beaucoup moins important que suite à une épreuve en athlétisme.  Les temps de repos varient d’un sport à l’autre, d’une position à l’autre.  Le type d’effort fourni varie également.  Est-ce un effort de 5-6 secondes entrecoupé de 30-40 secondes de repos  comme lors du retour au caucus à la marche en football ou s’agit-il d’un effort de 45 secondes avec quelques pics d’intensité pour 3-4 secondes comme au hockey?

Cet article renforce l’importance d’analyser les demandes du sport et d’entraîner un athlète en conséquence.  Il est important de s’assurer d’une bonne fondation en ce qui a trait à la technique de course, puisque cela évitera évidemment les blessures, mais préservera également de l’énergie qui pourrait être utile en fin de match.  Il suffit d’être au fait que pour les athlètes de sports collectifs, certaines activités (athlétisme, haltérophilie, dynamophilie, entraînement fonctionnel, etc.) sont des moyens et non des finalités qui permettront à l’athlète d’être mieux préparer à soutenir le stress imposé sur le corps par la pratique du sport.  La préparation physique devra être partagé avec les pratiques technico-tactiques, les séances vidéos, meetins et autres.  Le temps de ces athlètes est donc précieux et doit être utilisé judicieusement.

1 réflexion au sujet de “L’entraînement de l’accélération dans les sports collectifs”

  1. je suis jeune entraineur et j’aimerais avoir quelques idees et des documentations comment entamer une preparation physique tout en vous informant que je manque de moyens pedagogiques

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