L’entraînement en hypertrophie: pour qui et pourquoi.

Dans notre société nord-américaine actuelle, tout doit être Bigger. On a qu’à penser aux portions Super Size offertes dans différentes chaînes de restauration rapide par exemple. Dans le monde des sports de contact, l’adage commun de nos jours est Bigger, Stronger, Faster. Ceci est vrai quand on compare les gabarits de athlètes actuels dans des sports comme le football, le basketball et le hockey avec ceux d’autrefois. Or, est-ce que toute cette masse musculaire est vraiment bénéfique pour un athlète? Faisons la lumière sur l’hypertrophie et sa place dans la performance sportive.En premier lieu, il est important de bien définir ce qu’est l’hypertrophie musculaire. L’hypertrophie se définit comme une augmentation du diamètre des myocites causé par la production d’une plus grande quantité de myofibrilles (les éléments contractiles du muscles), de mitochondries, de réticulum sarcoplasmiques et d’autres organites. Or, il est possible de définir deux types d’hypertrophie: l’hypertrophie sarcoplasmique et l’hypertrophie des myofibrilles. L’hypertrophie sarcoplasmique, que l’on peut reĉonnaître chez les bodybuilders, se caractérise par l’augmentation du volume de fluide dans le sarcoplasme; peu de gains en force sont observés. Dans le cas de l’hypertrophie des myofibrilles, ces structures contractiles du muscle deviennent plus nombreuses, s’ensuit alors un gain en force maximale. Ce type d’hypertrophie est davantage présente chez les haltérophiles.

Bien qu’un entraînement de bodybuilding peut avoir énormément d’impacts négatifs sur un athlète (perte de vitesse, perte de puissance musculaire, blessures de surutilisation au niveau des tendons et des ligaments), l’entraînement en musculation dans le but d’augmenter les gains en hypertrophie est souhaitable dans certains cas. Pour les sports qui nous intéressent, tels que les sports de contacts ou comprenant des collisions violentes entre les participants, le fait d’ajouter quelques livres de muscles pendant la saison morte peut s’avérer positif. Des muscles plus denses, combinés avec un pourcentage de gras corporel adéquat, aideront le corps à mieux résister à l’assaut des nombreuses collisions lors de la pratique du sport. Toutefois, cet ajout de masse musculaire ne doit pas compromettre ni la vitesse ni la puissance musculaire requises par l’activité, comme un surplus de masse adipeuse ne doit pas nuire à la performance sportive.

Par la suite, à quel endroit devrait-on situer l’entraînement en gain de masse musculaire dans une périodisation annuelle? Il est plus simple d’intégrer des mésocycles ayant comme objectif premier les gains en hypertrophie pendant les premiers mésocycles de la saison morte. Après une certaine période de transition, il peut être logique de vouloir solliciter les gains en hypertrophie à l’aide de charges sous-maximales dans le but de renforcir tendons et ligaments et obtenir certains gains en force maximale. Par la suite, dépendemment du sport pratiqué, il est possible de progresser vers la force maximale ou la force-endurance. Tout dépend de quelle type de planification l’on utilise.

Finalement, la place de l’entraînement en hypertrophie dans le sport dépend beaucoup des demandes particulières du sport en tant que tel. Un athlète qui compétitionne dans un sport qui requiert de la force et de la puissance, mais qui est restreint par des catégories de poids doit faire très attention pour ne pas être surclassé d’une catégorie (boxe, haltérophilie, etc.). De plus, comme le mentionne Stuart McGill dans son livre Ultimate Back Fitness and Performance, l’utilisation de techniques ou de régimes d’entraînement tirés purement du bodybuilding peut grandement nuire à l’athlète et amener un potentiel inutile de blessures. Bref, utilisez l’entraînement en hypertrophie dans un contexte spécifique et dans des buts spécifiques qui sont propres à chaque athlète pour en retirer le maximum de bénéfices.

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