Au cours des dernières semaines, j’ai eu la chance de réaliser divers tests physiques avec plusieurs équipes de l’Université McGill ainsi qu’avec quelques clients.
A priori, j’ai commencé à expérimenter avec le PCA (Physical Competency Assessment) de Kelvin Giles, qui est un outil d’évaluation qui nous a été présenté lors de mon séjour à Houston en juin dernier. La beauté de cet outil est qu’il contient un total de 56 tests visant à évaluer les compétences suivantes: le gainage, la triple flexion/extension, la fente ou le lunge, la réception d’un saut, divers types de sauts, la poussée et la tirade, la flexibilité, la posture de course ainsi que d’autres mouvements comme le lancer d’un ballon médicinal ou le hanging leg raise. De plus, le niveau de complexité/difficulté des tests est progressif. Par exemple, pour évaluer la triple flexion/extension lors d’un mouvement de squat, il est possible d’évaluation l’efficacité du mouvement (movement efficiency) selon 5 critères d’évaluation. Si les 5 critères sont satisfaisants, on peut progresser à la capacité à répéter le mouvement (movement consistency). Un autre exemple consiste à maîtriser l’exercice du squat à une jambe avant de réaliser des sauts et réceptions sur une seule jambe.
Source: GAIN 2011 sur http://www.functionalpathtrainingblog.com/2011/06/index.html
Il est important de sélectionner les tests appropriés. Avec 56 mouvements au total, il est impossible de tous les réaliser contrairement au Functional Movement Screen (FMS) par exemple. Avec les joueuses de basketball, j’ai donc sélectionné un test de gainage abdominal, deux tests de triple flexion/extension dont un réalisé sur une jambe ainsi que 3 tests de flexibilité/amplitude de mouvement. Ces tests étaient réalisés en premier pour ensuite compléter la séance avec des tests de performance.
Que peut-on retirer des séances d’évaluation?
Pour plusieurs, ces tests permettent d’identifier ceux qui prennent l’entraînement au sérieux. Toutefois, il est à se demander si les tests sont représentatifs de la performance sportive en situation de match.
Pour ma part, je crois que les tests d’évaluation de type PCA ou FMS permettent avant tout d’obtenir un portrait global de l’athlète sur le plan fonctionnel. Est-ce que l’athlète possède un bagage sportif ou de mouvement qui lui permet de réaliser plusieurs tâches distinctes ou connexes? Est-ce que l’athlète en question possède des déséquilibres musculaires? Si oui, comment cela peut-il affecter sa performance? Les déséquilibres musculaires et le besoin de les corriger était toutefois un point chaud lors du séminaire à Houston; Vern Gambetta ayant une opinion bien à lui sur le sujet. Ces tests peuvent permettre également de faire des liens avec l’historique de blessures d’un athlète en particulier. On a qu’à penser au manque de dorsiflexion à la cheville et au manque de mobilité à la hanche qui peuvent être sources de bien des maux au niveau des genoux et du bas du dos par exemple.
Concernant les tests de performance, ceux-ci doivent être représentatifs du sport pratiqué par l’athlète. La plupart des sports d’équipe sont de nature intermittente et nécessitent de nombreux changements de direction ainsi que de fréquentes accélérations/décélérations. Il est alors utile de sélectionner des tests qui se rapprochent le plus des tâches qui sont spécifiques au sport. Par exemple, je vous ai déjà fait part de mon interrogation quant à la valeur du test de développé couché à 225lbs au football ici. Ces tests doivent être faciles à administrer et il faut être constants dans la sélection des tests et leur administration. Un test d’agilité comme le pro-agility est un classique du Combine de la NFL, mais comment mesurer le progrès lorsque celui-ci est réalisé en souliers de course en gymnase au cours de l’hiver et sur le gazon artificiel avec des crampons tout juste avant la saison?
En conclusion, les tests d’évaluation et les tests de performance sont utiles afin d’évaluer le progrès des athlètes suite à un entraînement logique et structuré. Il est important de cibler les points à améliorer lors de l’évaluation initiale et effectuer le suivi par la suite. Une fois ce processus débuter, on évalue sur une base quotidienne/hebdomadaire ou autre pour ensuite ré-évaluer les progrès.
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