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L’évolution d’un préparateur physique

Ce billet est fortement inspiré de billets de la part de divers auteurs, notamment Mike Boyle et Eric Cressey, qui consiste en fait à faire une rétrospection de notre carrière jusqu’à présent dans le domaine de l’entraînement physique.  Nous vous faisons part de notre évolution, comment nous avons acquis de l’expérience, comment notre programmation et notre vision de l’entraînement a évolué comparativement à lors de nos débuts.  Je tente ici le même exercice, puisque je considère avoir énormément évolué depuis mes tous premiers contacts avec cette profession.

1- Mes premiers pas dans cette industrie

J’ai débuté l’entraînement j’avais environ 14 ans.  Je venais tout juste d’être retranché de l’équipe élite de Laval-Laurentides-Lanaudière en vue du Challenge Wilson.  Le camp m’avait laissé en douleur, autant sur le plan physique et sur le plan psychologique.  Je venais de me rendre compte que ma préparation n’était pas optimale.  Je me suis donc abonné au centre de conditionnement physique local; un gym avec une clientèle sportive certes, mais composée majoritairement de cyclistes et de coureurs.  Je m’y suis entraîné jusqu’à mes années au Cégep Vanier.  J’ai par la suite reçu un suivi plus personnalisé de la part d’un entraîneur de la région et j’ai changé de gym pour maintenant aller m’entraîner au Centre Sportif Rosemère.  Je suis devenu plus gros, plus fort et plus rapide qu’auparavant.  À ce moment, j’étais vendu à l’entraînement.  J’étais devenu accro!  J’ai donc décidé d’y faire carrière et de m’inscrire en kinésiologie à l’université.  La possibilité de réaliser 3 stages rémunérés au cours de mes études, combinée avec le football et le fait que je n’avais pas été accepté dans le programme de kinésiologie à l’Université McGill m’ont fait opter pour l’Université de Sherbrooke.

2-  Les années universitaires – le début d’une aventure

Les premières sessions universitaires furent corsées.  Quand tu combines 8 cours lors de ta première session -dont anatomie, biomécanique et physiologie de l’exercice – et le football, tu n’as pas beaucoup de temps pour la formation extracurriculaire.  C’est lorsque j’ai arrêté le football que je me suis mis à avoir davantage de temps pour lire.  À ce moment, je connaissais le site web T-Nation et je m’intéressais à quelques préparateurs, notamment Joe Defranco.  J’ai alors élargi mes horizons.  J’ai commencé à lire du Mike Boyle, du Eric Cressey, du Christian Thibodeau et du Charles Poliquin.  Toutefois, les ouvrages d’Eric Cressey sont ceux qui venaient me chercher le plus.

Pendant la même période, j’ai commencé à entraîner quelques personnes que j’avais côtoyé lors de mon premier stage, notamment Xavier Genest, qui me suit depuis plus de 2 ans.  Ce dernier a fait beaucoup de progrès depuis les premiers moments où nous avons discuté d’entraînement et il est le mieux placé pour vous dire à quel point mon approche a évolué au cours de ces 2 années.

Puis, au mois d’août 2009, j’ai décidé de descendre seul visiter le centre d’entraînement d’Eric Cressey pour la première fois.  J’ai continué à lire beaucoup de livres et d’articles sur différents sites web.  Cependant, mon approche de l’entraînement était encore trop axé sur le développement du physique grâce à des méthodes issues du bodybuilding.  Cependant, cela allait bientôt changer.

3- Le réveil

Début 2009, j’avais entamé le programme Maximal Strength Training d’Eric Cressey.  J’y avais vu beaucoup de progrès.  Ma chiropraticienne, Isabelle Mallette, avait notamment constaté une amélioration dans la qualité de mes tissus musculaires, conséquence de l’intégration du foam roller à ma nouvelle routine d’entraînement.  Cependant, comme j’avais perdu un peu de poids, mon entraîneur à ce moment m’avait donné un programme de Dave Tate basé sur la Fatigue-Fitness Theory.

Ce qui a suivi fût une blessure au niveau de dos, résultat d’un programme qui n’était pas adapté à mes besoins et à mes faiblesses.   Puis, au cours de l’année 2010, j’ai décidé d’aller à des séminaires.  Je lisais des livres plus complexes, tels que Ultimate Back Fitness Performance de Stuart McGill, j’avais reçu ma copie de Supertraining de Mel Sifff, etc.  Plus je lisais, plus je me rendais compte des lacunes de mes programmes.  Par exemple, j’avais suivi la vague et prescrit des exercices comme le sit-up avec charge à mes clients.  Après avoir lu les travaux de Stuart McGill, c’est un exercice que je me suis empressé de retirer de mes programmes à cause de son danger important sur la santé et l’intégralité de la colonne vertébrale.  J’ai également délaissé le back squat à ce point suite aux dires de Mike Boyle et j’ai opté pour le front squat.  Aussi, je me rendais compte que je n’avais pas mis assez de temps et d’effort dans la lecture de mes livres d’anatomie et de physiologie; que j’y avais mis le minimum requis, mais que j’aurais dû y consacrer davantage de mon temps.

En même temps, à l’université, les cours me laissaient sur mon appétit.  Je n’avais aucune idée du concept de périodisation.  Après notre premier cours de planification de l’entraînement, j’ai plongé dans les livres de Bompa.  Au même moment, j’ai reçu l’offre de devenir préparateur physique pour l’équipe de football des Triades de Lanaudière.  Soucieux, j’ai mis beaucoup de temps à monter le programme d’entraînement annuel pour l’année 2009-2010.  Un an complet de programmes d’entraînement d’une durée d’un mois, dans la majorité des cas.  Énorme retour à la réalité à la suite du séminaire auquel j’ai assisté à Philadelphie.  Comment est-ce que je pouvais intégrer mes nouvelles connaissances à un programme déjà établi?  L’entraînement estival était à refaire.  Après cette période de trois semaines, nouvelle réalité.  J’avais omis les concepts présentés par Stuart McGill dans la planification de mes séances.  Est-ce que cela a eu un impact sur la performance des joueurs?  Pas vraiment, puisque les résultats étaient présents et que je n’ai pas eu de blessures suite au programme.  Par contre, je venais de commettre une erreur dans ma programmation qui aurait pu optimiser davantage l’entraînement que les joueurs ont réalisé.

4- Mi-2010 à ce jour

Ma vision de l’entraînement a évolué.  J’avais tendance autrefois à charger sur les exercices d’haltérophilie.  J’ai maintenant changé mon fusil d’épaule pour favoriser un mouvement exécuté avec fluidité et vitesse, tout en étant en contrôle.  Je suis beaucoup plus minimaliste que je ne l’étais avant.  Un programme consiste maintenant à un échauffement (foam roller, mobilité et activation), à 5-6 exercices de musculation et de terminer avec le développement des filières énergétiques (les sprints à haute intensité seront placés en début de séance).

De plus, je poursuis ma formation continue, maintenant que mon parcours au baccalauréat est terminé.  J’assiste à des séminaires et lis de nombreux livres.  De l’anatomie et la physiologie de l’effort, en passant par la fascia et l’identification de symptômes qui affectent le mouvement.  J’ai également la chance d’interagir avec des collègues provenant d’un peu partout au Québec, en Amérique du Nord et même en France!  Bref,  j’adore le métier que je fais.  Aussi, depuis quelques semaines, je me suis découvert un intérêt marqué pour la périodisation de l’entraînement.  Qui sait où cela va me mener!

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