L’imagerie mentale: une ressource à ne pas négliger

Dans le monde du sport, il est courant d’entendre parler de moments où un athlète savait exactement quel jeu l’adversaire allait exécuter, comment ce qui se déroule devant lui était au ralenti, etc. Des déclarations de ce genre peuvent avoir un lien avec une habileté psychologique bien précise.

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Souvent connue sous des expressions telles que visualisation ou entraînement mental, entre autres, l’imagerie mentale représente la capacité d’un athlète a créé, dans son esprit, une expérience multi-sensorielle à la première ou à la troisième personne dans le but de reproduire une expérience sportive vécue ou à vivre prochainement (Hatfield & Brody, 2008). Tous les sens doivent être impliqués dans le processus d’imagerie : les sens kinesthésiques, le toucher, l’odorat et auditif (Weinberg & Gould, 1997). Cela aidera à rendre l’expérience d’autant plus réelle.

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Comment l’imagerie mentale fonctionne-t-elle?

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Comme expliqué par Weinberg & Gould (1997), il existe trois théories qui tentent d’expliquer le fonctionnement de l’imagerie mentale : la théorie psycho-neuro-musculaire, la théorie de l‘apprentissage symbolique et l’hypothèse des aptitudes psychologiques. La théorie psycho-neuro-musculaire stipule que lorsqu’un athlète imagine une action particulière, ce dernier stimule, à un niveau moindre, les mêmes muscles et patrons moteurs que s’il exécutait la dite activité (Carpenter, 1984, cité par Weinberg & Gould, 1997). En d’autres mots, lorsque l’on s’imagine en train de performer un mouvement en particulier, on utilise les mêmes voies nerveuses que si l’on exécutait réellement ce mouvement.

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La seconde théorie, celle de l’apprentissage symbolique de Sackett (1934, cité par Weinberg & Gould, 1997), stipule que l’imagerie mentale agit comme un processus de codage qui aide les individus à se familiariser et à exécuter des mouvements précis. L’imagerie, dans ce cas-ci, crée donc un programme moteur dans le système nerveux central qui permettra à l’individu de réaliser des mouvements qui requiert à la fois des éléments moteurs et cognitifs.

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Finalement, la dernière hypothèse est relativement récente. Selon ce que soutiennent Weinberg & Gould (1997), l’imagerie mentale permettrait également le développement d’aptitudes psychologiques nécessaires à l’optimisation de la performance, telles la concentration, la réduction du stress et l’augmentation de la confiance.

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Comment et quand utiliser l’imagerie mentale?

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L’imagerie mentale peut être utilisée à la première ou à la troisième personne (Hatfield & Brody, 2008; Weinberg & Gould, 1997). Si utilisée à la première personne, l’imagerie vise directement l’athlète et l’exécution d’un geste de son propre point de vue. L’utilisation de l’imagerie à la troisième personne permet à l’individu d’imaginer sa performance comme s’il agissait en tant que spectateur. L’imagerie interne semble donner de meilleurs résultats en faisant appel davantage appel au sens kinesthésique (Hale, 1982; cité par Weinberg & Gould, 1997), mais l’utilisation des deux types d’imagerie dans leur contexte semble optimale. L’important est de garder l’expérience la plus réelle possible.

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Par la suite, il est possible d’utiliser à plusieurs moments. Par exemple, un athlète peut utiliser l’imagerie lors de la saison morte dans le but de se motiver à soulever une charge exigeante, un individu qui revient d’une chirurgie peut s’imaginer en train d’exécuter des actions qui lui sont présentement impossible à exécuter. Les autres moments où l’on peut pratiquer l’imagerie mentale sont : avant et après l’entraînement et/ou la compétition, durant les pauses d’une activité sportive et à certains moments à la discrétion de l’individu.

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En conclusion, il est possible de retirer plusieurs bénéfices de l’utilisation de l’imagerie mentale. Pa seulement sur le plan de la performance, mais également sur le plan personnel, ce qui est fait un outil parfait pour une variété d’utilisation dans la vie de tous les jours. Il suffit de laisser aller son imagination tout en restant en contact avec le monde réel du sport pratiqué ou de l’activité et de pratiquer pour profiter au maximum du potentiel grandiose que recèle le cerveau humain.

Bibliographie
Hatfield, B.D., Brody, E.B. (2008). Psychology of Athletic Preparation and Performance.  Essentials of Strength Training and Conditioning 3rd ed. -National Strength and Conditioning Association. Human Kinetics, Champaign, IL. 639p.
Weinberg, R.S., Gould, D. (1997). Psychologie du sport et de l’activité physique. Human Kinetics, Champaign, IL. 544p.

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