Performance sportive et dopage

Il semble que la semaine du 4 mai 2015 soit une associée à la thématique du dopage sportif. En effet, l’émission « Stade 2 » à la télévision française France 2 présentait cette semaine un reportage sur l’utilisation de micro-doses de produits dopants (EPO et hormones de croissance) et l’augmentation de la performance sportive chez des athlètes amateurs. Des effets assez significatifs en seulement 4 semaines et qui aurait permis à un participant de gagner près de 40 rangs dans une épreuve d’athlétisme et ainsi finir premier. Ce reportage a notamment démontré que les micro-doses administrées aux participants ne permettaient pas à ces derniers de tester positif si un contrôle anti-dopage était réalisé.

Plus près de nous, une rumeur courait depuis quelques jours que plusieurs joueurs de football de niveau universitaire auraient échoué à un contrôle anti-dopage dans le cadre du Combine de la Ligue Canadienne de Football. La nouvelle est tombée hier. Cinq joueurs ont été reconnus coupables d’avoir utilisé des stéroïdes anabolisants ou un autre produit (SARM S22 ou Modulateurs sélectifs des récepteurs androgènes) produisant des effets similaires aux stéroïdes.

Nous ne ferons pas le procès de ces athlètes ici dans cet article, mais il est bon de s’interroger sur les raisons qui peuvent pousser certains vers cette option. Le niveau de compétition dans les sports de haut niveau continue de s’améliorer. Les athlètes sont plus gros, plus forts, plus rapides qu’auparavant. Ceux-ci doivent suivre un calendrier de compétition qui peut être chaotique, comprenant plus d’un match dans une même semaine, en plus des entrainements, etc. La récupération doit donc être améliorée, peut-être au-delà de ce que le corps peut faire avec ses propres ressources. La compétition entre les participants/coéquipiers afin de se tailler un poste sur l’équipe (et donc obtenir un salaire plus avantageux) peut également être une motivation supplémentaire. Il existe sûrement d’autres raisons permettant d’expliquer l’attrait d’utiliser une aide additionnelle pour arriver à ses fins.

Toutefois, l’utilisation de substances améliorant la performance n’est-elle pas le dernier moyen à envisager afin d’améliorer ses performances? Pour ma part, je crois qu’il faut avant tout examiner les pistes suivantes : (a) Est-ce que mon entrainement me prépare aux exigences de mon sport et à performer à ce niveau de compétition?, (b) Est-ce que mon alimentation m’apporte l’énergie nécessaire à la performance de mon sport et à récupérer après mes entrainements et mes compétitions?, (c) Est-ce que l’intégration de méthodes de récupération peut aider à ma performance?, (d) Est-ce que mon hygiène de vie affecte positivement ou négativement ma performance sportive?, (e) Est-ce que mon entourage, mes responsabilités ou autres me permettent de performer à un haut niveau de compétition?, etc. Une fois cette réflexion faite, la question se pose et à ce moment, on entre dans un débat éthique qui peut s’étendre.

À l’athlète qui désire atteindre les plus hauts sommets de sa discipline sportive, est-ce que tu as fait TOUT ce qui est en ton pouvoir et mis à ta disposition pour performer (entrainement physique, préparation mentale, coaching, récupération, préparation technique, préparation tactique, compréhension de ton sport, alimentation, hygiène de vie, support social, etc.)? Si la réponse est non, va chercher à combler ces ressources. Si la réponse est oui, bien tu dois choisir si cette avenue est celle que tu souhaites emprunter. À l’entraineur, mon discours serait sensiblement le même. Est-ce que toutes les options ont été envisagées. J’ajouterais même comme question: est-ce que vous êtes prêt à mettre votre carrière en jeu et vivre avec les conséquences de votre acte, au même titre que votre athlète? Au final, la réponse à ces questions vous revient, mais je sais que personnellement, j’ai fait mon choix.

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