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Préparation physique et coaching: l’importance de garder l’esprit ouvert

En préparation physique et aussi en coaching, il est facile de se marier à certaines méthodologies et en rejeter d’autres du revers de la main dans le but d’atteindre ces objectifs. « Cela a toujours été la façon de faire de l’organisation », « cette méthode est la meilleure méthode pour améliorer x qualité physique », « l’utilisation de cet outil ne se transfère pas dans l’arène sportive » sont des arguments que l’on entend souvent dans le milieu pour justifier sa pratique.

Par exemple, vous verrez que l’haltérophilie est un sport et une méthode très utilisée afin de développer la puissance chez les athlètes de sport de force-vitesse. Bien que très utile (j’adore l’haltérophilie!), il faut savoir si son utilisation est pertinente selon l’athlète avec qui l’on travaille et le sport que ce dernier pratique. Dans certains cas, il peut être avantageux de remplacer l’haltérophilie par des exercices de pliométrie ou la réalisation d’exercices de nature balistique comme le squat sauté afin d’attendre, en fin de compte, les mêmes objectifs. Idem pour l’entrainement des filières énergétiques. Certains athlètes pourraient bénéficier d’un entrainement modifié de type homme fort (« strong man »), mais appliquer cette méthode à tous parce que certains jugent que celle-ci est supérieure à d’autres, peu importe les besoins de l’athlète et du sport, c’est passer outre les besoins de spécificité et d’individualisation de l’entrainement.

Or, une des qualités requises pour travailler dans le domaine de la préparation physique et du coaching est l’ouverture d’esprit. Chaque individu et situation requièrent une analyse approfondie de l’intervention qui sera la plus appropriée selon la personne avec qui l’on travaille, selon le sport, selon le calendrier d’entrainement, l’équipement disponible et de nombreuses autres contraintes. Il faut donc être en mesure d’avoir un vaste répertoire d’outils et de méthodes et de sélectionner l’intervention appropriée. Sinon, notre biais devient cet arbre qui cache la forêt. Nous sommes fixés sur les interventions que nous jugeons comme les meilleures et les plus efficaces sans considérer comment les autres peuvent influencer notre pratique et les résultats de nos clients dans son ensemble. J’ai commis cette erreur il y a quelques années et maintenant, je suis plus ouvert (ou du moins je l’espère!) à me questionner à savoir si une méthode d’entrainement peut avoir de la valeur dans mon système d’entrainement. Par exemple, autrefois, je n’intégrais que bien peu d’entrainement sur surface instable. Il est possible de trouver de nombreuses études sur l’effet négatif de l’entrainement sur surface instable sur le développement de la puissance. Toutefois, on trouve des bénéfices de ce type d’entraînement sur l’activation des muscles du tronc et des membres supérieurs et dans la prévention des blessures sur l’articulation de l’épaule par exemple. Est-ce que le sport pratiqué implique des surfaces plus ou moins stables comme le ski par exemple? Pourquoi est-ce qu’une réathlétisation suite à une déchirure des ligaments croisés ne pourrait pas intégrer de l’entrainement sur surface instable comme une progression de l’entrainement dans le « big picture » de ce type d’intervention? Je suis aussi passé par une phase pendant mon baccalauréat en kinésiologie où mon entrainement (et donc celui des athlètes que je suivais à l’époque) était très axé sur le développement de la force maximale parce que c’est sur cette qualité musculaire que repose le développement des qualités de puissance et de vitesse par exemple. Or, depuis mon opération au genou, je suis incapable de soulever des charges lourdes au squat. Je n’ai pas dépassé 120 kg au squat depuis bientôt 2 ans. J’ai donc dû revoir mon entrainement en conséquence et je me suis rendu compte qu’avoir un certain niveau de force est primordial, mais que vouloir obtenir ce fameux squat à 2 x poids de corps avant de faire de la pliométrie de plus haute intensité n’est pas nécessaire et surtout, très contraignant quand il y a beaucoup d’autres aspects de la préparation physique qui demande notre attention.

Bref, mon but avec cet article est de vous rappeler l’importance de garder l’esprit ouvert en tant que préparateur physique et coach. Se limiter à certaines méthodes d’entrainement ne rend pas services aux athlètes que vous encadrez, car ceux-ci, comme le mentionne souvent Vern Gambetta, sont adaptés à l’entrainement qu’ils ont reçu, mais ne sont pas adaptés à répondre aux exigences de leur sport dans les situations de compétition. De plus, cette sélection restreinte de méthodes d’entrainement ne vous rend pas service non plus, car cela peut s’avérer répétitif à la longue et ennuyant même. Si tout ce processus devient ennuyant pour vous, imaginez un peu comme vos athlètes peuvent se sentir ;).

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