En juin 2016, j’ai assisté pour une quatrième année au programme de mentorat du Gambetta Athletic Improvement Network sur le campus de l’Université Rice à Houston et comme à chaque année, je suis parti de cette formation avec un cahier de notes plein à craquer. Toutefois, ce n’est pas nécessairement le lot de présentations de qualité qui a marqué cette édition, mais bien mon co-chambreur Nick Hill. Nick est présentement directeur rugby à Grange School à Santiago au Chili, mais a fait ses classes en Angleterre en tant que joueur dans le système de formation des Northampton Saints et l’équipe anglaise des U19 et ensuite en tant qu’entraineur sous l’influence notamment de Brian Ashton. C’est Nick, de par sa formation d’enseignant et sa philosophie d’entraineur, qui m’a introduit au coaching selon l’approche centrée sur l’athlète. Je vous ai déjà parlé brièvement de cette approche dans un autre billet en janvier dernier ici.
Pour avoir pratiqué le football canadien à partir de 7 ans et jusqu’au niveau universitaire canadien, cette approche en coaching m’était totalement inconnue dans le contexte de mon sport. Le football qui se joue en Amérique du Nord (et aussi en Europe sous le nom de Foot américain) est un sport à dominante stratégique où l’entraineur joue un rôle clé dans l’enseignement et dans le choix des jeux notamment. Jusqu’à un certain point, l’athlète exécute le jeu qui a été choisi par l’entraineur selon les tendances de l’adversaire, son système de jeu, le « down & distance », etc. Il y a donc une certaine transmission des connaissances et des instructions de la part de l’entraineur vers le joueur. Or, dans l’approche centrée sur l’athlète, le rôle de l’entraineur est davantage d’accompagner l’athlète dans la découverte, la compréhension et la maitrise du sport et de ses nombreuses particularités pour qu’éventuellement, l’athlète soit autonome dans la pratique de son sport grâce, entre autres, à des jeux modifiés issus du Teaching Games for Understanding (TGfU) et au questionnement. Cette approche centrée sur l’athlète s’applique dans divers sports et diverses cultures et même en préparation physique (autre texte ici).
J’ai donc passé les dernières semaines (et même les derniers mois!) à lire et à m’intéresser sur ce sujet. Ces lectures m’ont également permis de toucher aux sujets suivants : théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan, le focus de l’attention et l’apprentissage moteur, l’approche par contraintes, la pédagogie, le coaching sportif, etc. Il y a deux semaines, j’ai eu la chance de présenter à certains de mes collègues sur cette approche et comment celle-ci peut s’appliquer en préparation physique. Après un bref survol théorique, nous avons fait l’exercice de préparer une séance d’entrainement dans 3 sports, soit le volleyball, le tennis et le judo. L’exercice a été très enrichissant et une chose qui m’a sauté aux yeux pendant l’exercice est la nécessité de connaitre son sport ainsi que la préparation physique. Ainsi, la préparation physique n’est pas seulement générale et supportant le travail sportif spécifique, mais vient intégrer le travail technique, tactique ou stratégique et ouvre la porte à un vaste répertoire de possibilités et de contenus d’entrainement qui va au-delà des règles issues de la physiologie de l’effort ou de la biomécanique du mouvement humain.
Vous trouverez ci-bas une version abrégée de ma présentation. En espérant que certains des points qui y sont présentés vous seront utiles.