Quand arrêter?

«If you are a Track Sprinter- Speed is your sport! If you are a court and field athlete, speed training supports your sport. We can’t forget this and try to dominate athletes time with too much training of speed and not enough training of sports skills, tactics, and play.»
– Lee Taft
 

Cette citation de Lee Taft pave la voie à l’article que je veux partager avec vous aujourd’hui.  En gros, il existe des sports dont l’entraînement est une finalité (haltérophilie, powerlifting, Crossfit) tandis que pour la majorité des autres sports, l’entraînement est un moyen pour optimiser sa performance en compétition.  Pourtant, certains préparateurs physiques peuvent mettre tous les oeufs dans le même panier et ne jurer que par la musculation en salle, par exemple, pour aider leurs athlètes à arriver à leurs fins.  Bien sûr, cela peut aussi dépendre des moyens de tous et chacun ainsi que des infrastructures auxquelles ils ont accès.  Toutefois, dans bien des sphères de la préparation physique pour des fins de performance ou pour le plaisir, il est important de se poser la question suivante: Quand dois-je arrêter?

Souvent, on peut croire qu’il faut toujours pousser l’athlète à aller un peu plus loin, à lever un peu plus lourd, à courir un peu plus loin, à faire plus de musculation.  Parfois, c’est justement l’inverse.  Il faut savoir retenir l’athlète et le ralentir dans son développement.  Je vous explique ma vision des choses.

Quand arrêter la musculation?  Je suis un ardent défenseur de la musculation en salle pour améliorer les qualités physiques des athlètes que je supervise.  Je suis capable de développer un athlète avec, pour seule infrastructure, une salle de musculation moindrement bien équipée.  Je suis d’avis que celle-ci ne dois pas être arrêter en période de compétition ni en période de repos, puisque le maintien de la force musculaire est fondamental dans la pratique d’une activité sportive.  Pourtant, il faut savoir doser et établir ses priorités.  Dans les sports technico-tactiques, le développement des filières énergétiques ainsi que tout l’aspect préparation des tactiques et des stratégies de jeux et révision des techniques de base est tout aussi important.  Aussi, dans un environnement scolaire, la période des examens s’avère une période où le préparateur physique se doit d’ajuster la durée et/ou la fréquence des entraînements.  Donc, pour certains de ces sports, une préparation physique de niveau intermédiaire sera suffisante.  L’important sera de savoir jumeler avec tous les morceaux du puzzle pour offrir à l’athlète un environnement où sont développement sera complet.

Quand arrêter le développement de l’hypertrophie?  Pour les athlètes récréatifs et la population en générale, le développement de l’hypertrophie musculaire doit se poursuivre à ce que l’on vieillit afin de prévenir les effets négatifs associés à la sarcopénie, soit une perte en masse maigre au profit de la masse adipeuse.  Pour les athlètes, l’hypertrophie musculaire doit avoir une raison d’être.  Pour un athlète dans un sport de contact, un gain en masse musculaire servira à protéger le corps des impacts à répétition qu’il aura à subir.  Par contre, dans un sport comportant des classes de poids comme la boxe ou l’haltérophilie, il faut être vigilant et prendre en considération l’impact qu’un tel gain de poids peut avoir sur notre performance.  Un entraînement pour un adepte de bodybuilding n’est donc pas recommandé pour un athlète.

Un physique impressionnant, mais peu efficace dans bien des sports!

Quand arrêter quand on a une blessure?  Certains athlètes ont la fâcheuse habitude de poursuivre leurs activités avec présence de douleur.  La douleur est un signe que quelque chose ne tourne pas rond.  Par exemple, un adepte de musculation se plaint d’une douleur au devant de l’épaule.  Il se dit que cela est passager et poursuit sa série de bench press.  Ou un coureur commence à avoir de la douleur au genou, mais décide de persister en pensant que la douleur va se résorber.  Pour rester en santé, il est important d’être à l’écoute des signaux que le corps nous envoie.  Il faut trouver la cause de cette douleur et corriger la source du problème afin d’éviter d’empirer la situation et vous priver de réaliser l’activité que vous aimez tant.

Quand arrêter le «conditoning»?  Lors de la préparation d’une équipe sportive en vue de sa saison de compétition, beaucoup d’entraîneurs soulignent l’importance d’avoir des athlètes qui ne sont pas fatigués rendu à la fin du match.  Dans un de ces derniers articles, Tony Gentilcore relatait les différents effets d’entraînement, tels que mentionnés par Joe Dowdell lors de son Peak Training and Diet Program Design seminar.  L’endurance aérobie peut être maintenue pour une période de 30 (+/- 5) jours avant de diminuer de façon significative.  En ce qui concerne l’endurance anaérobie (plus caractéristique des sports comme le hockey, soccer et basketball), celle-ci peut être maintenue pendant 18 (+/- 4) jours.  Il importe donc d’entraîner ces filières énergétiques sporadiquement suite à une phase de développement afin de maintenir les acquis et de solliciter les autres qualités physiques et filières énergétiques dont les effets seront perdus beaucoup plus rapidement.  Donc, pas besoin de faire des suicides à la fin de chaque pratique pour garder vos athlètes en forme!

Des suicides? Pas après toutes les pratiques.

Quand arrêter l’athlète qui en fait trop?  La réponse de l’athlète à l’entraînement varie d’un individu à l’autre.  Certains répondent bien à un volume plus élevé, tandis que d’autres répondent mieux à une intensité plus élevée et un volume moindre.  Il faut donc savoir avec quel type d’athlète nous travaillons.  Parfois, certains athlètes aiment tellement s’entraîner qu’ils viennent au gym 5 fois dans une même semaine ou ajoutent des séries de biceps et de triceps.  Il faut leur faire comprendre que ce travail en extra peut nuire à leur entraînement plus tard.  Une séance en extra de bras amènera une fatigue qui peut diminuer les performances au bench press et aux chin-ups.  Si le travail est à être exécuté en puissance, nous voici avec un problème!  Il y a ces gens qui passent deux heures dans le gym à faire du squat, du soulevé de terre et de nombreux autres exercices complémentaires.  Leur niveau de testostérone vient d’en prendre un coup, leur cortisol augmente et tout ce travail est fait pour des gains vraiment minimes.  Mieux vaut alors faire comprendre à ces personnes que la qualité de l’entraînement sera, dans la majorité des cas, bien plus bénéfique que la quantité, surtout si ce surplus est de moins bonne qualité à cause de la fatigue accumulée.  Tout un défi attend le préparateur physique dans ce cas!

Sur ce, je vous encourage à vous engager avec entrain et passion dans toute activité sportive.  Cela vous fera un grand bien, mais sachez qu’à un certain point, vous vous devrez de ralentir ou d’arrêter afin de mieux repartir et surtout, pour plus longtemps!

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