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Qu’est-ce que la réathlétisation?

Comme kinésiologue et préparateur physique, mon travail consiste habituellement à préparer les différents athlètes avec qui j’ai la chance de travailler à répondre aux exigences du sport qu’ils pratiquent. Au cours des derniers mois, j’ai toutefois été appelé à travailler avec des athlètes qui venaient de subir des blessures, notamment des blessures au genou. J’ai donc pu expérimenter les responsabilités d’une nouvelle sphère de la préparation physique, soit celle de la réathlétisation. La réathlétisation, si je peux la définir ainsi, consiste à encadrer et faire progresser un athlète blessé dans son processus de retour à la compétition. Cette intervention, plus ou moins longue selon les cas, est en faite une transition entre le travail effectué par le thérapeute (physiothérapeute, kiné ou thérapeute du sport) et celui du préparateur physique lorsque l’athlète est à 100% de ses capacités physiques.

Au départ, un athlète qui subit une blessure sera pris en charge par le thérapeute dans les premiers jours suivant la blessure. Par la suite, il est important de reprendre l’entrainement de manière à ne pas perdre les acquis et revenir au jeu plus tôt que tard et dans une excellente forme physique. C’est à ce moment que le travail de réathlétisation commence, de concert avec le thérapeute dans un premier temps. Le thérapeute pourra y aller d’une évaluation et de recommandations précises selon son expertise. Le professionnel responsable de la réathlétisation pourra alors évaluer également l’athlète selon la batterie de test qu’il utilise et proposer un plan d’intervention adapté et surtout, progressif.

À cet égard, il convient avant toute chose de prendre en considération les contraintes engendrées par la blessure subie par l’athlète. Dans le cas d’une blessure au ligament collatéral interne (les quatre cas dont j’ai eu la charge était des cas d’entorse au LCI!), le mécanisme de blessure résultait d’une collision sur l’aspect postérolatéral du genou qui a entrainé un stress en valgus. Après une courte période de repos et des traitements de physiothérapie, il était important pour les athlètes concernés d’entamer le travail de réathlétisation. Comme point de référence, je me suis basé sur ce continuum issu des travaux de Kelvin Giles et Vern Gambetta pour guider ma sélection d’exercices :

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Des mouvements comme le squat, le step-up, le soulevé de terre roumain et le squat unilatéral composaient la majeure partie du programme d’entrainement. Ces exercices étaient réalisés, en premier lieu, avec poids de corps, avec une vitesse d’exécution contrôlée et souvent dans une amplitude de mouvement progressive selon s’il y avait présence de douleur ou non. Des exercices de renforcement, d’équilibre/proprioception et de coordination venaient compléter le programme. Au fur et à mesure que l’athlète prenait du mieux, il était alors possible de stimuler/renforcer son genou dans différents plans de mouvement. Encore, ces mouvements réalisés dans les plans frontal et transverse se devaient d’être simples et contrôlés avant d’être plus complexes et plus dynamiques. Une fois cette étape complétée, il était alors possible de commencer à intégrer des éducatifs de course en ligne droite, du travail d’appui, des sauts de faible intensité, etc.

Dans le travail de réathlétisation, avoir un vaste répertoire d’exercices de progressions à partir duquel sélectionner ses exercices est primordial. Il ne faut pas non plus se limiter à ce que certains entraineurs de renom peuvent véhiculer comme étant la meilleure façon d’entrainer un athlète. En réathlétisation, je suis d’avis qu’il faut évaluer les bienfaits et inconvénients de chaque méthode et outil selon la capacité actuelle de l’athlète en présence et selon les objectifs recherchés au final. À cet égard, il peut être justifiable d’utiliser du travail sur surface instable à l’intérieur du programme selon les objectifs recherchés et dans un contexte précis. Idem pour l’utilisation de l’échelle d’agilité qui a souvent fait l’objet de critiques dans le contexte du développement de la vitesse, mais qui peut être un outil utile dans la réintroduction d’un athlète aux contraintes associées aux changements de direction.

Bref, pour certains de ces joueurs, cette blessure au ligament collatéral interne a entrainé la fin de leur saison à cause du faible nombre de matchs qu’il restait à disputer. Le travail de réathlétisation qui a été entamé se poursuit afin qu’ils soient prêts pour la prochaine saison, qui débutera en juin pour un et en août pour les autres. Cette période d’entrainement hors-saison nous permettra de poursuivre la progression dans les exercices sélectionnés et d’atteindre un niveau de préparation qui leur permettra de retourner sur le terrain à 100% de leurs capacités. Ce processus, qui est nouveau pour moi, n’est sûrement pas parfait et mérite d’être ajusté et réévalué sur une base régulière. Néanmoins, je trouve ces nouvelles responsabilités stimulantes et elles complémentent bien mon travail de préparateur physique.

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