Mercredi matin, le 10 septembre. Mon vol quittait Newcastle en direction de Paris où j’intervenais dans le cadre du 2e congrès de l’U3P, soit l’Union des Préparateurs Physiques Professionnels. Cette journée en fût une de déplacement, car je suis sorti de l’aéroport Charles-de-Gaule à 15 :00 pour finalement arriver à mon hôtel deux heures plus tard. Et là, je suis confronté à la réalité française (rires). Affamé, je traverse au restaurant de l’autre côté de la rue pour me faire dire qu’ils ne servent pas le dîner avant 19 :00 et que cela est pareil dans la majorité des restaurants. J’ai donc dû patienter avant de prendre mon repas; ma première expérience de la cuisine marocaine!
Le lendemain, je n’avais pas vraiment de quoi de particulier à faire de ma journée. Comme lors de mon voyage à Londres deux ans plus tôt, j’ai décidé d’aller visiter Paris à pied. Avant de quitter l’hôtel, j’établis un semblant d’itinéraire. Une amie m’ayant recommandé de visiter le 5e arrondissement, je situe quelques attraits touristiques dans les alentours. J’ai ensuite marché le long de la Seine en direction de la Gare d’Austerlitz sans avoir déjeuné. Vous voyez, le petit déjeuner français est très différent du petit déjeuner britannique ou même de celui que je prends habituellement à la maison. Finalement, non loin de la gare, quelle joie que de trouver un petit café qui servait des omelettes! Juste à côté du petit café se trouve notamment le muséum national d’histoire naturelle. Ensuite, je me dirigé au cœur du 5e arrondissement pour finalement emprunter une petite rue et me retrouver face au panthéon, où se trouvent les tombeaux d’Émile Zola, Victor Hugo et Marie Curie, entre autres. J’ai ensuite descendu la rue Soufflot pour arriver aux Jardins du Luxembourg, où se trouve le sénat français. Je me suis promené un peu dans les jardins pour ensuite me diriger vers la basilique Notre Dame de Paris. Ensuite, j’ai traversé la Seine et me suis dirigé vers le Musée du Louvre. Je m’y suis arrêté le temps de prendre quelques photos et j’ai continué ma marche vers la Place de la Concorde. Rendu à ce point, je commençais à être un peu fatigué. Je prends le temps de m’asseoir et boire un peu tout en sortant ma carte de Paris. L’avenue des Champs-Élyssées et l’Arc de Triomphe sont tout près alors pourquoi pas! Je pourrais ensuite descendre l’avenue d’Iena vers la Tour Eiffel. Rendu au pied de la Tour Eiffel, je commençais à me dire que je devais avoir marché beaucoup plus que lors de ma visite à pied de Londres. Je commençais à avoir faim et mes jambes à être un peu plus lourdes. Je ressors ma carte et planifie la route à prendre pour retourner à l’hôtel. Finalement, je suis revenu de retour à l’hôtel un peu après 17 :00. J’ai pris le temps de me reposer un peu et prendre mes courriels pour voir que j’avais un message de la part d’Arnaud Ferec de le rappeler sur son cellulaire. Avec deux autres présentateurs, il avait réservé une table en ville pour le souper et voulait savoir si je me joignais à eux. Direction le centre de Paris, non loin de l’Opéra pour le repas. Une fois le repas terminé, Arnaud nous a amené faire un tour guidé de la capitale française la nuit. C’est là que je me suis rendu compte de la distance que j’ai parcourue durant la journée alors que la GPS de la voiture affiche une distance de 8,7 kilomètres entre la Tour Eiffel et l’hôtel!
Vendredi matin avait lieu le premier des deux jours du Congrès. Le premier présentateur n’était nul autre que Martin Buchheit, maintenant directeur de la performance avec le club de soccer du Paris Saint-Germain, qui intervenait sur l’entrainement de haute intensité ou l’HIT. La présentation a mis en valeur la nécessité d’évaluer plusieurs paramètres dans la prescription d’exercices de haute intensité, comme le format de la séance, l’intensité, la vitesse, la surface de course, le repos intra- et inter-série, la charge neuromusculaire, continu ou intermittent, avec ou sans changement de direction, etc. Cette présentation était un complément pertinent à mes récents échanges avec Raymond Veillette sur le sujet de l’entrainement intermittent très court en football. Ensuite, mon collègue Xavier Barbier est intervenu sur l’entrainement de la vitesse et des changements de direction. L’essentiel de sa présentation reposait sur la nécessité d’une exécution de qualité des actions de course lors d’accélérations et de changements de direction. Un focus sur la qualité de la mécanique de course et du placement des appuis dans une optique de notamment réduire le plus possible le temps du COD dans l’entrainement de l’agilité et de l’application des forces au sol (amplitude et direction) lors de l’accélération. Le troisième présentateur était Thomas Deroche, préparateur mental et maitre de conférence à l’Université Paris-Sud. Son intervention portait sur les déterminants psychologiques et psychosociologiques des blessures sportives. De sa présentation, on peut retenir que le stress est un facteur pathogène de la performance sportive et qu’un athlète dans un état de stress souffre d’une réduction du champ d’attention pouvant ainsi augmenter le risque de blessures. Il a notamment soulevé l’importance de contrôler ce stress au moyen de routines de concentration et de stratégies de réduction du stress afin de solidifier les aspects physiques et technico-tactiques de la performance sportive. Au retour du dîner, Kevin Caillaud parlait nutrition avec les adaptations chrono-nutritionnelles chez l’athlète de haut niveau et comment la nutrition peut aider dans des situations de décalage horaire, récupération ou de composition corporelle. La stratégie nutritionnelle qu’il a présentée pour aider à mieux gérer le décalage horaire était particulièrement intéressante et pratique. Un point à retenir de sa présentation est la nécessité d’obtenir un apport calorique adéquat selon le niveau d’activité physique réalisé avant de penser à aborder la micro-nutrition et la supplémentation. J’ai finalement conclu cette première journée avec ma présentation sur la préparation physique en football québécois.
Tous les participants sont de retour le samedi matin pour assister à la seconde journée du Congrès. Arnaud est le premier présentateur de la journée et nous a présenté son intervention avec l’équipe de basketball pro de Graveline Dunkerque au cours de la pré-saison actuelle. Le travail réalisé par Arnaud avec les joueurs est impressionnant de par la quantité d’heures passées à l’entrainement, mais par la qualité de celui-ci. Tout est planifié dans une optique d’individualisation de la performance sportive selon les besoins précis de chaque joueur sans ajouter des contraintes inutiles comme la course ou les sprints, car un déséquilibre favorisant les contraintes au détriment des capacités de l’athlète est ce qui cause les blessures. Arnaud souligne également qu’il faut s’attarder à la récupération psychologique et biomécanique des joueurs, en plus de la récupération physiologique. Ce concept de récupération biomécanique était nouveau pour moi et cadre bien avec l’intervention suivante, soit celle de Jure Jemec de la compagnie TMG qui nous a présenté la technologie de la tensiomyographie. Pour terminer l’avant-midi, Steve Hess, préparateur physique des Nuggets de Denver dans la NBA est venu nous présenter son travail avec cette équipe et comment il intègre une technique d’activation musculaire dans son programme. Son programme est également axé sur les besoins spécifiques des joueurs. Il adapte et construit les programmes selon les besoins des joueurs et ne se limite pas à utiliser une philosophie d’entrainement ou à certains exercices. Dans quelques-uns des vidéos qu’il a montré, on le voit utiliser la presse à cuisses ou le leg extension dans un but précis. « Understand what it is you are doing » résume bien son intervention. En après-midi, Aurélien Broussal-Derval est venu présenter sur l’entrainement de l’aérobie en judo. N’ayant aucune connaissance de ce sport, j’ai été captivé par le contenu de la présentation d’Aurélien. Il a d’abord présenté les différents contextes physiologiques des actions en judo pour ensuite présenter son modèle de performance et comment il intègre l’entrainement de l’aérobie en combinaison avec des actions de force et de puissance. Selon la méthode utilisée et le moment dans la planification d’entrainement, la préparation physique peut être dissociée, associée ou intégrée ou générale, orientée ou intégrée. Encore une fois, il faut comprendre les technicalités du sport, en comprendre la physiologie pour ensuite proposer des contenus variés et adaptés. Finalement, Aneliya Mandolova et Pierre Debraux du site Sciences du Sport sont intervenus sur l’entrainement avec résistance élastique en partant d’un historique de l’utilisation des bandes élastiques à travers le temps et comment celle-ci peut être utilisée dans l’entrainement de la vitesse, de la force et de la puissance.
Dimanche était jour de repos. J’en ai profité pour travailler sur quelques présentations et me promener un peu. Lundi, j’ai eu la chance de visiter l’INSEP en compagnie d’Aurélien Broussal-Derval et de Xavier Barbier. Aurélien nous a fait visiter les différents plateaux d’entrainement, notamment en gymnastique rythmique, escrime, tennis de table, judo, athlétisme, cyclisme sur piste, tir à l’arc, basketball, haltérophilie et boxe. Nous avons également visité rapidement les différents bâtiments, dont les locaux de recherche et l’amphithéâtre où se déroulent les Entretiens de l’INSEP. Évidemment, nous n’avons pas pu avoir accès à tous les plateaux, mais cela permet néanmoins de voir les installations où plusieurs athlètes olympiques établis ou en développement s’entrainent. Par la suite, Aurélien m’a amené à son centre d’entrainement comprenant une salle de musculation, deux salles de combat pour les athlètes en judo et une salle de pilates/yoga. Son centre est un petit bijou caché au centre de la ville de Vincennes. Sur le chemin du retour, j’en ai profité pour m’arrêter au Château de Vincennes pour visiter quelque peu. Ensuite, retour à l’hôtel pour se reposer un peu et préparer ma valise en vue du retour au pays mardi. En espérant que la grève des pilotes d’Air France ne résulte pas en une annulation de mon vol, car je dois dire qu’après deux semaines, j’ai bien hâte de revenir à la maison.