Voilà une phrase qui vient de Frédéric Aubert, enseignant formateur à l’INSEP en méthodologie de l’entraînement en France. Cette phrase «On ne se prépare pas à en faisant comme» a été reprise maintes fois par Raymond Veillette, préparateur physique du Rouge et Or de l’Université Laval et Martin Roy, professeur de planification de l’entraînement à l’Université de Sherbrooke.
La logique veut que l’on ne se prépare pas à performer dans un sport en pratiquant ce sport. Il y a quelques temps, on se préparait à une saison de compétition en hockey par exemple grâce au camp d’entraînement qui précède la saison. Heureusement, cette pratique est révolue. Maintenant, la préparation physique est de plus en plus spécifique au sport pratiqué. Ce qui est une bonne chose non? La réponse se situe dans une zone grise.
Tel que mentionné par le professeur Iñigo Mujika dans une entrevue accordée sur le blogue de Mladen Jovanović, ce dernier ne croit pas que tout le contenu de l’entraînement doit être spécifique au sport pratiqué. Il s’agit plutôt d’analyser les demandes du sport en tant que tel et détecter quelle(s) qualité(s) pourrait améliorer la performance de l’athlète dans son sport. La dite qualité, pour un sport d’équipe à dominance force-vitesse par exemple, pourrait très bien être l’endurance aérobie. Inversement, un marathonien pourrait être limité par un manque de puissance en fin de course et l’entraînement de cette qualité apporterait une amélioration de sa performance.
Encore une fois, il est important de prendre en considération le principe d’individualisation. Il ne faut pas avoir peur de sortir des sentiers battus si l’on a une bonne raison de le faire. Un entraînement qui imite les demandes du sport pourrait donc mener à un plateau hâtif ; il faudrait donc un autre genre de stimuli pour provoquer une adaptation. Un plan d’entraînement pour une équipe sportive doit donc permettre assez de liberté au préparateur physique pour pouvoir porter des ajustements à sa prescription dans le but de solliciter une adaptation de l’organisme chez un athlète en particulier. Comme quoi des fois, la spécificité de l’entraînement par rapport au sport pratiqué peut être mise de côté au profit d’un entraînement général précis qui améliorera, en fin de compte, la performance sur le terrain.
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